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Des affrontements ont éclaté entre la police et l'opposition qui manifestait sa colère après l'arrestation de responsables de l'opposition.
L'opposition avait appelé à manifester pour protester contre la hausse des prix de l'énergie et l'interpellation de deux responsables de l'opposition qui avaient pénétré dans un bureau du gouvernement provincial à Talas et retenu un gouverneur régional en otage, provoquant des violences avec la police. Selon le Premier ministre Daniyar Ousenov, 85 policiers avaient été blessés et 15 portés disparus.
A Talas, ville de 30.000 habitants à l'ouest de Bichkek, la capitale, des centaines de manifestants, en colère contre la hausse des prix de l'énergie, ont investi le siège de l'administration régionale sur la place centrale, prenant brièvement en otage le chef du gouvernement régional. Les forces spéciales de la police sont intervenues, à coups de bâtons et de gaz lacrymogènes, tandis que les manifestants brûlaient des voitures de police et lançaient pierres et cocktails Molotov.
Selon un correspondant de Radio Free Europe/Radio Liberté, financée par les Etats-Unis, au moins une personne a été blessée par une balle en caoutchouc dans le commissariat de police.
Dans la capitale Bichkek, les forces de sécurité ont investi la maison d'Almazbek Atambaïev, principal chef de l'opposition et candidat malheureux à la présidentielle, qui s'était barricadé à l'intérieur, protégé par une centaine de ses partisans, occasion d'un face-à-face tendu. Atambaïev a finalement été arrêté, accusé, selon la députée de l'opposition Asel Koudoranova qui était à ses côtés, d'avoir fomenté les troubles de Talas.
De nouvelles manifestations étaient prévues hier dans tout le pays, et le gouvernement menace de les réprimer: Le Premier ministre Daniar Ousenov a appelé les "organisateurs de ces actions à arrêter. Pour ceux qui n'obéissent pas, les mesures seront sévères", a-t-il décrété.
Ces affrontements, dans ce petit pays montagneux d'Asie centrale, voisin de l'Afghanistan et qui abrite une base aérienne américaine servant de point de transit, interviennent trois jours après la visite du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a critiqué les violations des droits de l'homme dans ce Kirghizistan autrefois qualifié d'"île de démocratie" dans la région. Toujours en voyage en Asie centrale mardi, Ban a fait part de son inquiétude face aux violences à Talas, appelant à la retenue et au dialogue.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2005 dans la foulée de manifestations de rue, Kourmanbek Bakiev a instauré une certaine stabilité, mais aux dépends des principes démocratiques.
Ces deux dernières années, les autorités kirghizes ont cherché à museler la presse indépendante, et les militants de l'opposition disent être régulièrement soumis à des intimidations physiques ou pris pour cible d'enquêtes judiciaires pour raisons politiques.
La colère populaire face à l'augmentation des prix énergétiques a permis ces derniers temps de souder une opposition jusque là fractionnée.
Pour sa part, la Russie appelle le gouvernement kirghiz à ne pas recourir à la force contre les manifestants.
«Nous sommes pour le règlement de toutes les divergences- politiques, économiques et sociales- dans le cadre des procédures démocratiques existantes au Kirghizstan sans recours à la force et sans porter préjudice aux citoyens kirghiz», a déclaré hier le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine à l'agence russe Interfax.