Un haut responsable du ministère russe des Affaires étrangères a accusé jeudi les forces ukrainiennes de recourir à des armes "interdites" dans l'est du pays, après que des médias publics russes ont affirmé que des bombes incendiaires avaient été utilisées.
La Garde nationale ukrainienne a aussitôt démenti ces accusations, qualifiées d'"absurdes" dans un communiqué.
"Les forces ukrainiennes et les néonazis utilisent des armes interdites contre les habitants de Slaviansk, tirent sur les civils en fuite, tuent des enfants", a écrit Konstantin Dolgov, le délégué aux droits de l'Homme du ministère russe des Affaires étrangères sur Twitter.
"Kiev multiplie les crimes humanitaires contre la population civile du Sud-Est, il doit y avoir des enquêtes et les coupables doivent être punis", a-t-il ajouté.
L'agence publique Ria Novosti, citant les insurgés pro-russes de l'Est de l'Ukraine, a affirmé que les forces ukrainiennes avaient utilisé des bombes incendiaires dans le village de Semenovka près de la ville de Slaviansk, un bastion pro-russe.
La Russie n'a cessé ces dernières semaines d'accuser les forces ukrainiennes de recourir à des moyens disproportionnés dans leur opération armée contre l'insurrection dans l'est du pays.
Le 30 mai, le Comité d'enquête russe a accusé l'Ukraine de violer la Convention de Genève de 1949 sur la protection des civils, indiquant rassembler des preuves et ouvrir une enquête pour "recours à des moyens et méthodes de guerre interdits".
L'UE a de son côté appelé Kiev à la retenue dans ses opérations armées, tout en soulignant la légitimité selon elle de cette action.
Par ailleurs, les violences entre insurgés pro-russes et forces ukrainiennes dans l'Est de l'Ukraine ont fait 270 morts en deux mois, a indiqué mercredi le ministère de la Santé ukrainien.
Dans la seule région de Donetsk, en proie aux combats les plus violents, 225 personnes sont mortes, dont deux enfants et huit femmes. 576 blessés ont été recensés par les services médicaux, est-il précisé dans un communiqué.
Dans la région voisine de Lougansk, 45 morts et 137 blessés ont été recensés.
Les forces ukrainiennes ont lancé il y a deux mois une offensive, qualifiée par Kiev d'"opération antiterroriste", pour mater l'insurrection pro-russe qui agite l'Est de l'Ukraine, où les séparatistes ont proclamé deux "Républiques" indépendantes, à Donetsk et à Lougansk, après des référendums le 11 mai.
L'offensive se concentre notamment sur les environs de Slaviansk, dans la région de Donetsk, où de durs combats au mortier et aux armes lourdes opposent rebelles et soldats ukrainiens.