La Maison-Blanche a affirmé jeudi qu’elle s’opposerait à tout projet de loi du Congrès qui prévoirait de nouvelles sanctions contre l’Iran puisqu’elles sont susceptibles de compromettre les négociations sur son dossier nucléaire au moment où la diplomatie enregistre certains progrès.
C’est ce qu’a fait savoir le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, en réaction à la présentation par quelques membres du Sénat américain d’un projet de loi qui prévoit de nouvelles sanctions contre l’Iran.Lors de son briefing quotidien, M. Carney a averti que dans le cas où ce texte venait à être adopté par le Congrès, le président Barack Obama mettrait alors son veto pour bloquer sa mise en œuvre. «Nous ne pensons pas que ce texte soit nécessaire, nous ne pensons pas qu’il sera adopté. Mais s’il venait à être adopté, le président opposerait son veto»,a-t-il prévenu.
A ce propos, il a soutenu qu’un tel projet de loi ‘’déraillerait’’ les négociations au moment où la diplomatie fait des progrès comme ‘’il diviserait potentiellement la communauté internationale et, évidemment, suggérerait une mauvaise foi de la part des Etats-Unis’‘. Selon lui, il y a un «soutien massif» aux Etats-Unis et au Congrès pour une solution diplomatique à la question du nucléaire de l’Iran.
En novembre dernier, l’Iran et le P5+1 (les 5 pays membres permanents du Conseil de sécurité+Allemagne) avaient conclu un accord provisoire à Genève, rappelle-t-on.D’une durée de six mois, cet accord prévoit que l’Iran cesse d’enrichir l’uranium au-dessus de 5% et d’installer de nouvelles centrifugeuses, en échange de la levée de certaines sanctions économiques pour lui permettre de rapatrier une petite partie de ses fonds bloqués sur des comptes à l’étranger, d’exporter pendant six mois de l’or, des produits chimiques et des pièces automobiles d’une valeur de 1,5 milliard de dollars.
En dépit de cet accord, les Etats-Unis et l’Union européenne ont maintenu des sanctions pétrolières contre l’Iran qui étaient déjà en vigueur arguant que c’est l’efficacité du régime des sanctions internationales qui a fini par amener l’Iran à la table des négociations avec le P5+1.
Dans ce sens, Washington a estimé que le plan d’action conjoint conclu avec l’Iran ne justifiait pas la levée de ces sanctions pétrolières et financières contre ce pays.
En vertu d’une loi votée en 2011, les Etats-Unis sanctionnent les institutions financières des pays qui ont des transactions financières avec la banque centrale iranienne laquelle gère les exportations de brut de ce pays membre de l’OPEP, obligeant les pays importateurs à, baisser, voire à renoncer à s’approvisionner en brut iranien.
Cette loi a été votée pour sanctionner l’Iran pour son présumé programme nucléaire militaire alors que Téhéran a toujours démenti catégoriquement l’existence d’un tel programme.