
Début décembre, la Syrie avait déjà accusé cette chaîne d’avoir «délibérément» déformé les propos du président Bachar al-Assad dans sa présentation d’un entretien avec le président Assad, pour présenter la Syrie sous un jour négatif. Dans cet entretien, M. Assad avait nié toute responsabilité dans la mort de milliers de manifestants en Syrie, assurant que seul «un fou» pourrait donner l’ordre de tirer sur son peuple.
Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé mardi dans un discours retransmis par la télévision officielle qu’»aucun ordre» n’avait été donné pour ouvrir le feu sur les citoyens et assuré qu’il gouvernait avec «la volonté du peuple». «Aucun ordre n’a été donné de la part d’aucune autorité pour ouvrir le feu» sur des manifestants, a indiqué M. Assad. «Je gouverne avec la volonté du peuple et si je renonce au pouvoir ce sera aussi avec la volonté du peuple», a-t-il ajouté.
La Syrie est en proie depuis la mi-mars à une vague de contestation réprimée dans le sang. Selon une estimation de l’ONU, plus de 5.000 personnes ont été tuées.
L’opposition a critiqué lundi le rapport des observateurs arabes sur leur mission en Syrie dénonçant «un pas en arrière dans les efforts de la Ligue arabe» après dix mois d’effusion de sang, une situation que devait évoquer le président Bachar al-Assad dans un discours mardi. La Turquie, qui réclame le départ du président Bachar al-Assad, a appelé l‘opposition à résister par des «voies pacifiques», après une rencontre avec le plus important groupe d’opposition, le Conseil national syrien (CNS), alors que le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a mis en garde contre une «guerre civile et de religions» en Syrie.
Le pape Benoît XVI a plaidé quant à lui pour l’ouverture d’»un dialogue fructueux», «favorisé par la présence d’observateurs indépendants», répétant son appel à une «rapide fin des effusions de sang» dans ce pays où la répression a fait plus de 5.000 morts depuis le 15 mars selon l’ONU.