Outre Maher Al-Assad, accusé par les militants anti-régime d'être le principal artisan de la répression en Syrie, les sanctions visent aussi le cousin du président, le magnat des télécoms Rami Makhlouf. Le ministre de la Défense, Daoud Rajha, celui de l'Intérieur Mohammad Al-Chaar, ainsi que plusieurs responsables des services de sécurité et de renseignements figurent également sur la liste. Dimanche, la Ligue arabe a adopté des sanctions économiques sévères contre la Syrie, mais le régime de Bachar Al-Assad reste inflexible dans sa détermination à mater la révolte populaire qui a fait plus de 3.500 morts selon un bilan fourni par l'ONU début novembre.
Les sanctions comprennent également un gel des transactions commerciales avec le gouvernement syrien et des comptes bancaires du gouvernement dans les pays arabes, ainsi que la suspension des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie. Les ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de coopération islamique (OCI) ont exhorté mercredi la Syrie à coopérer avec la Ligue arabe, qui a adopté dimanche des sanctions sans précédent pour tenter de pousser Damas à renoncer à la violence.
Les ministres ont appelé le régime du président Bachar Al-Assad à "répondre aux décisions de la Ligue arabe", selon un communiqué publié après une réunion extraordinaire du Comité exécutif de l'OCI à Jeddah (Arabie saoudite), en présence du ministre syrien des Affaires étrangères. Le communiqué appelle aussi Damas à "cesser immédiatement l'usage d'une force excessive contre les civils" et à "éviter au pays le risque d'une internationalisation de la crise" et exhorte "toutes les parties en Syrie à renoncer à la violence et à avoir recours à des moyens pacifiques" .
S'exprimant après la réunion, le chef de l'OCI, le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, a ajouté que les ministres avaient "exhorté la Syrie à cesser de violer les droits de l'Homme" et à "autoriser les organisations islamiques et internationales de défense des droits à se rendre dans le pays". Le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, un allié-clé de Damas dans la région, était également présent à la réunion de cette organisation pan-islamique.
Au début de la réunion, M. Ihsanoglu avait réaffirmé son "rejet d'une internationalisation de la crise" en Syrie et rappelé son "opposition à une intervention militaire" dans ce pays où des manifestations contre le régime de M. Assad sont réprimées dans le sang depuis mars.
Rappelant que l'option policière avait "prouvé son échec à contenir la crise", il a invité les pays musulmans à adopter "des recommandations pratiques" pour contribuer à "un règlement consensuel" en Syrie.