Bayân et figures de style



“La Guérisseuse” de Mohamed Zineddaine fait sensation à Copenhague


Mardi 8 Octobre 2019

“La Guérisseuse” de Mohamed Zineddaine fait sensation à Copenhague
"La Guérisseuse", le dernier long métrage du réalisateur marocain Mohamed Zineddaine, a fait sensation, lors de sa projection dimanche soir à la cinémathèque de Copenhague, dans le cadre du cycle du cinéma arabe qui se tient du 1er au 20 octobre.
Le film (102 minutes) produit en 2018, s'ouvre sur un travelling donnant à voir le passage d’un train qui traverse une zone poussiéreuse, plantant par là même le décor : On est dans la périphérie d’une minière d’exploitation de phosphates.
Par un savant dosage, le film mène le spectateur, au fil des péripéties, le long des dédales sinueux d’un quartier périphérique, comme pour l’introduire doucement dans l’intimité des personnages.
Ainsi, on apprend à faire connaissance de Mbarka (Fatima Attif), une guérisseuse que tout le monde craint et respecte, de Chaayba (Mehdi El Arroubi), trentenaire incontrôlable, cynique et pickpocket, Abdou (Ahmed El Moustafid), adolescent de 16 ans qui cherche à sortir de sa condition précaire en apprenant à lire et à écrire.
Dans l’entrelacs de ces personnalités différentes, de situations opposées, et d’histoires à part, la trame narrative se déploie et révèle comment Chaayba, souffrant d’eczéma, s’est rendue, sur le conseil d’Abdou, chez Mbraka la guérisseuse pour se faire soigner.
La relation tumultueuse et presque imprévisible des trois personnages a vite pris une tournure dramatique, qui s’est terminée par le meurtre du jeune Abdou par un coup de massue que lui a asséné Mbarka, sa mère adoptive. Comme un cercle vicieux, le film s’achève sur la même scène de départ, le travelling du train et la course insensée d’une jeune fille courant pieds nus dans un terrain vague.
A la fin de la projection, les lumières se rallument, un silence lourd pèse sur la salle. Les spectateurs restent pensifs un moment, puis s’ensuit un tonnerre d’applaudissements. Le film, sous-titré en anglais, a réussi à tenir en haleine une audience des plus exigeantes.
Dans un échange avec le public, Mohamed Zineddaine (né à Oued Zem) a confié que ce film est conçu comme une réécriture artistique de son enfance, avec ses réminiscences et ses trous de mémoire, assurant que les personnages quoique fictifs ont des prolongements très solides dans le réel.
Par la même occasion, les spectateurs ont eu droit à un buffet, offert par l’ambassade du Maroc au Danemark, où des gourmets sont venus émoustiller leurs papilles et goûter aux secrets de l’art culinaire marocain, avec ses arômes et ses senteurs, ses piments et ses odeurs.
Après avoir raflé quatre prix au dernier Festival national de Tanger et deux autres à Rotterdam et Naples, "La Guérisseuse", véritable fresque sociale contre l’ignorance et l’illettrisme, a été projeté samedi dernier en compétition officielle du Festival du film arabe de Malmö (du 5 au 8 octobre). Il est aussi au programme du Festival du film arabe d’Aarhus (du 4 au 9 octobre).


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