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Au-delà de son importance historique, ce site propose des programmes de sciences et de jurisprudence théologiques ainsi que des ateliers sur la connaissance qui font de cette mosquée un centre prônant la modération et refusant tout extrémisme.
Abdullah Al-Raii, qui enseigne la jurisprudence théologique et l’arabe à la mosquée, a déclaré à Magharebia que ce site était une institution de l’Islam, attribuant des diplômes aux étudiants, formant des juristes théologiques et des juges à l’issue d’un cursus composé de cours et d’ateliers portant sur la science théologique et l’arabe.
Selon Al-Raii, le programme est fondé sur le principe de la modération dans l’islam, qui rejette les idées radicales prônées par certains groupes et organisations prétendant agir au nom de l’Islam mais exploitant, en réalité, des différences sectaires dans le but de semer la discorde.
Al-Raii explique : “Les racines de ce problème résident dans l’émission de fatwas par des sources non autorisées. La Grande Mosquée avait déjà, en des temps passés, limité le droit d’émettre des fatwas aux étudiants ayant atteint un niveau d’études avancé en sciences théologiques, supérieur à l’Ijtihad.” Les individus qui exploitent les différences sectaires sont ceux qui cherchent à provoquer sédition et révolte, extrémisme et terrorisme, comme Al-Qaida.
Al-Raii demande donc aux autorités et aux étudiants de créer une université juridique ou spécialisée dans la Sharia, qui permettrait de limiter l’émission de ces fatwas dommageables à l’Islam et à la nation islamique.
Taha Al-Ruqaihi, officiant dans la Grande Mosquée, évoque ses sermons et leur rôle : répandre des idées et vues modérées parmi la population.
Al-Ruqaihi explique que les sujets de ses sermons sont inspirés par la société contemporaine. Il utilise des thèmes mettant l’accent sur la modération ainsi que sur le refus du terrorisme et de l’extrémisme, avertissant les fidèles du risque que présentent les idées extrémistes.
Il souligne “la nécessité de sensibiliser les populations à ces problèmes et de protéger la jeunesse et les enfants en général contre ces idées”. Al-Ruqaihi attribue à la “fossilisation des esprits” les attentats-suicide et le meutre d’innocents par Al-Qaida.
A propos des valeurs religieuse et culturelle de la Grande Mosquée, Sheikh Abd al-Hadi Ahmad Al-Mahdi, qui officie à la Grande Mosquée, dit d’elle qu’elle est “l’une des mosquées du Yémen les plus anciennes, les plus réputées et les plus importantes dans l‘histoire. Elle est comparable à la mosquée Al-Jund construite par Maath bin Jabal à Taiz. Toutes deux ont été bâties à l’époque du Messager d’Allah, la paix soit sur lui. “
“Le Messager a ordonné qu’une mosquée soit construite entre le rocher de Malmlamah et un arbre, au palais de Ghamdan à Sanaa. Il faut voir là le signe d’un miracle scientifique. Quand on s’est aperçu que la Grande Mosquée était parfaitement alignée avec la Kaaba”, souligne Al-Mahdi.
Selon Al-Mahdi, la mosquée a été construite avec les pierres de l’ancien palais de Ghamdan et ses portes d’acier, revêtues d’inscriptions Musnad datant de l’Antiquité, proviennent également du palais.
“L’ère [Musnad] date de 7.000 ans, ce qui ajoute encore à la valeur historique et archéologique de la mosquée,” affirme-t-il.
La Grande Mosquée est différente des autres : il s’agit d’une institution indépendante abritant un cabinet de manuscrits et une bibliothèque historique détenant des écrits de l’Antiquité, d’anciens manuscrits et des livres de Sharia. Elle possède une copie du Coran rédigée par l’Imam Ali bin Abi Talib. Elle est également un centre de fatwa et une école pour les étudiants et les juges.
“A ce jour, la bibliothèque de la mosquée demeure un trésor islamique du Yémen, représentant une part du patrimoine et de la pensée islamique et le cabinet de manuscrits constitue un véritable centre pour tout le Moyen-Orient. Nous avons au Yémen des spécialistes, des ateliers et des équipements permettant la restauration et l’entretien de ces manuscrits, qui sont un trésor national.”