La Galerie 127 nomadise expose les photographies de Marco Barbon : Le rêve d’Asmara


Libé
Mercredi 12 Mai 2010

La Galerie 127 présente des  photographies de Marco Barbon dans le cadre d’une exposition qu’elle a choisi d’organiser, le temps de cet événement, au show-room de « Très Confidentiel» à Casablanca.
En partie consacrée à Asmara, capitale de l’Erythrée, dont l’architecture, les bars et les personnages … suggèrent quelques évidentes ressemblances avec « la ville blanche », cette exposition se tient du mercredi 2 juin au samedi 3 juillet prochain. Elle présentera également des photographies réalisées à Chefchaouen et Tilouine, 29 tirages couleurs numériques, tirés de polaroïd, petits et grands formats.
Réalisées entre 2006 et 2008, les photographies de Marco Barbon prises avec un appareil polaroïd questionnent sur le temps, celui qui semble être suspendu, à Asmara, comme dans un rêve.
Ce rêve éveillé a donné lieu à un livre « Asmara Dream » dans lequel le photographe dit : « … Au cours de mes différents séjours à Asmara, je me suis demandé, à plusieurs reprises, à quoi ressemblait la sensation que j’éprouvais en étant là-bas. Finalement j’ai réalisé qu’elle était similaire à celle qu’on éprouve lorsqu’on rêve. Le rêve est, dans un certain sens, une interruption, une brèche ouverte dans le tissu du temps. Dans un rêve tout semble avoir un autre rythme, un autre déroulement ; tant les choses que les personnes apparaissent plus aériennes, plus subtiles, plus abstraites, comme si elles étaient suspendues dans un limbe en dehors du temps. La même impression saisit à chaque pas celui qui visite cette ville : le comptoir d’un café, la façade d’un immeuble, un homme lisant son journal, un lampadaire, l’enseigne d’un magasin… devant tout cela on se demande à quelle époque nous sommes, dans le présent ou dans quelque endroit enfoui dans notre mémoire. … » (Asmara Dream, Filigranes, 2009).
De son dernier travail «Cronotopie» qui fait également l’objet d’un livre, le photographe, toujours au moyen de son polaroïd et au risque de ne pouvoir réitérer le geste, arrête des plumes dans leur envol et des balles dans leur rebondissement. Un univers en suspens.
Alain Jouffroy, qui préface le livre dit de Marco Barbon: « Un univers en suspens, en apesanteur en quelque sorte. On songe parfois à des cerfs-volants d’une autre espèce, des cerfs-volants sans fil. Mais on y entend aussi de la musique. Une musique aussi singulière que celle d’Erik Satie : celui des Gymnopédies et des Gnossiennes, le maître musical de l’humour. Comment définir un tel esprit ? J’oserai utiliser le néologisme Volatilisme. Marco Barbon, dans ses polaroïds, volatilise presque tout : le temps (celui qui court depuis toujours), l’espace (public), et même l’énigme, puisqu’il la transforme en évidence manifeste. Rimbaud voulait fixer des vertiges. Marco Barbon fixe des questions sans réponse. » (Cronotopie, Trans Photographic Press, Rome, 2010).
L’exposition se tient du mercredi 2 juin au samedi 3 juillet prochain.


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