La France poursuit sa lutte contre le streaming illégal


Libé
Vendredi 23 Février 2018

Un homme de 41 ans a été condamné en son absence à Nanterre, près de Paris, à deux ans de prison ferme et plus de 80 millions d'euros de dommages et intérêts pour avoir administré un site de streaming illégal, a-t-on appris mardi de sources concordantes. Le prévenu, en fuite, a été reconnu coupable lundi de "contrefaçon" et "travail dissimulé" et devra verser 83,6 millions d'euros de dommages et intérêts aux parties civiles - deux syndicats professionnels mais aussi Disney, 20th Century Fox, Warner Bros et la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) notamment. L'administrateur gérait une plateforme baptisée Streamiz, 2e site de diffusion le plus populaire en France en 2011 avec en moyenne 250.000 visiteurs uniques par jour, a indiqué à l'AFP l'avocat de la Sacem. Le site, fermé depuis, répertoriait environ 40.000 films, dont certains n'étaient pas encore sortis en DVD, qui totalisaient 500 millions de visualisations, selon la même source.
Après une plainte de la Fédération nationale des distributeurs de films (FNDF) en décembre 2009, les enquêteurs sont remontés jusqu'au prévenu en 2011, selon une source proche du dossier. Ce dernier avait été interpellé en octobre 2011 alors qu'il quittait son domicile de Montrouge (au sud de Paris) avec, dans son sac à dos, près de 30.000 euros en liquide dissimulés dans des chaussettes. Selon la même source, le prévenu avait gagné en un peu moins de deux ans environ 150.000 euros de recettes publicitaires, et des documents montrant l'existence de comptes à l'étranger ont été retrouvés. 
L'homme avait ensuite été convoqué par le juge d'instruction mais ne s'était jamais présenté. Un mandat d'arrêt a été émis contre lui. Cette condamnation permet de "marquer les esprits et de montrer l'importance concrète du préjudice causé par ces sites", a réagi auprès de l'AFP Me Christian Soulié, avocat des parties civiles. Elle "envoie un message très clair: il n'y aura pas d'impunité pour les pirates", a estimé David El Sayegh, secrétaire général de la Sacem.




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