
"Puisque nous rentrons dans une nouvelle phase, la phase qui est presque après-guerre, il ne faut pas laisser le vide sécuritaire", a plaidé le ministre Le Drian, de passage samedi à N'Djamena, dernière étape d'une brève tournée africaine après le Mali et le Niger.
Le Tchad a entamé un retrait progressif de ses quelque 2.000 soldats du Mali, après avoir perdu 36 soldats dans l'opération lancée en début d'année sous la direction de Paris contre les groupes islamistes armés occupant le nord du pays.
Rompues à la guerre du désert, les forces tchadiennes ont joué un rôle de fer de lance au sein de la force africaine (Misma) déployée en appui à l'armée française, infligeant de lourdes pertes aux jihadistes.
"La décision de l'ONU de mettre en œuvre des Casques bleus nous a amené à évoquer ensemble(...) la manière dont le Tchad continuera à intervenir au Mali par le biais de cette force", a expliqué M. le Drian, après avoir rencontré le président tchadien Idriss Déby. Avant N'Djamena, M. Le Drian s'est rendu au Niger, autre partenaire engagé au Mali au sein de la Misma. Lors d'un entretien avec le président Mahamadou Issoufou, il a de nouveau insisté sur la nécessité d'une élection présidentielle au Mali en juillet, un calendrier qui inspire cependant des doutes en raison des délais jugés très courts. Paris, qui insiste régulièrement sur la tenue de ce scrutin, maintient la pression sur les autorités de Bamako afin qu'elles s'engagent résolument dans la restauration du processus démocratique.
"Il faut qu'il y ait des élections au Mali au mois de juillet, c'est une question de crédibilité. Un pays qui retrouve sa souveraineté ne peut pas continuer à avoir des instances dirigeantes qui ne soient pas légitimes", a souligné le ministre à Niamey.