"Il apporte (aux républicains) la possibilité de remporter l'élection, ce qui n'est pas le cas de Bachmann" , souligne Larry Sabato, qui dirige l'Institut d'études politique de l'Université de Virginie. Et par ailleurs, "Romney a de sérieux problèmes avec le Tea Party et avec les éléments les plus conservateurs du parti républicain, alors que Perry a leur soutien".
M. Perry dirige un Etat qui a réussi à créer des emplois au moment où le chômage montait en flèche au niveau national. Elu trois fois à la tête du Texas où il a succédé à George W. Bush en 2000, il est également connu pour être redoutable en campagne. "Il va s'en prendre à Romney, et je ne sais pas si Romney est tout à fait préparé à sa façon de faire campagne", note M. Sabato: "Perry a adopté depuis longtemps la politique de la terre brûlée, et c'est pourquoi il est resté si longtemps en poste". Mitt Romney, en revanche, a des mois d'avance en matière de contacts avec l'establishment et de levées de fonds, et a l'expérience d'une campagne nationale puisqu'il a participé à celle de 2008.
"Perry n'a pas encore été mis à l'épreuve, (or) c'est la scène nationale qui sert réellement de test", estime David Corbin, professeur de politique au King's College de New York. Ses adversaires pourraient également tenter de le dépeindre comme un politicien de carrière ayant peu d'expérience du secteur privé et peu de contacts avec les citoyens ordinaires. Pour David Corbin, Michele Bachmann pourrait "choisir comme angle d'attaque: si vous n'aimez pas Washington, pourquoi avez-vous passé votre vie dans les instances du pouvoir?». Après sa victoire dans l'élection-test de l'Iowa, Mme Bachmann est bien placée pour remporter en février les caucus républicains de cet Etat, des assemblées d'électeurs chargées de choisir un candidat. L'Iowa est tous les quatre ans le premier Etat à se prononcer dans le processus des primaires et cela influence généralement fortement la suite du déroulement des primaires. Elle "a montré qu'elle était capable de former une base et d'attirer une importante partie de l'électorat, des partisans du Tea Party aux conservateurs sociaux en passant par les défenseurs de l'éducation à domicile", souligne l'éditorialiste du Washington Post Jennifer Rubin. Mais « la concurrence devient plus rude et il va falloir qu'elle élargisse sa base ». A six mois du début des primaires, il reste assez de temps pour qu'un autre candidat vienne changer la donne. Deux célébrités républicaines, Sarah Palin et Rudy Giuliani, n'ont toujours pas fait part de leurs intentions.