L'armée française a annoncé dimanche soir qu'un accrochage s'est produit à Bangui entre un de ses détachements et un groupe sans doute constitué d'ex-rebelles du Séléka.
Selon des résidents sur place, trois combattants de l'ex-rébellion Séléka ont été abattus dimanche par l'armée française au cours d'une opération de désarmement dans un quartier nord de Bangui, ce qui a suscité des manifestations d'hostilité contre l'opération Sangaris, nom de code de l'intervention militaire française en Centrafrique. L'armée française "a été amenée à ouvrir le feu deux fois au cours de la journée, contre un groupe d'une demi-douzaine de personnes soupçonnées d'être des ex-Séléka et contre un tireur isolé", a indiqué à l'AFP le colonel Pascal Georgin, adjoint au porte-parole de l'état-major français. Dans le premier cas, les membres du groupe "allaient faire usage de leurs armes, qui étaient pointées contre nos troupes", a-t-il précisé.
Interrogé sur le nombre de morts, il a refusé de donner un bilan chiffré, sans contester qu'il y ait pu y avoir des morts, et a précisé qu'aucun soldat n'a été tué ou blessé. Le colonel Georgin a aussi confirmé qu'une manifestation d'une centaine de personnes avait eu lieu dans la capitale centrafricaine, et que "ce regroupement était clairement anti-français".
Une autre manifestation s'est déroulée en fin d'après-midi, sans que l'on sache si elle était anti-française ou non, a-t-il précisé.
Les deux manifestations "ont été dispersées par les forces de police de la Misca" (force africaine en Centrafrique), sans que les soldats français aient été "au contact" des manifestants, selon M. Georgin.
"Dans la journée, la surveillance par hélicoptères a été renforcée mais ceux-ci n'ont jamais ouvert le feu", a-t-il aussi indiqué. En fin de journée, la situation était à peu près redevenue calme à Bangui, a-t-il ajouté
Par ailleurs, une personne a été tuée par des tirs de soldats tchadiens de la force africaine en Centrafrique (Misca) lundi lors d'une manifestion près de l'entrée de l'aéroport de Bangui, ont rapporté des médias.
Plusieurs milliers de manifestants étaient regroupés près de l'entrée de l'aéroport pour demander "le départ" du président par intérim Michel Djotodia. Les manifestants exigeaient également le départ du pays des soldats tchadiens de la Misca, aux cris de "Pas de Tchadiens à Bangui".