L'opposition syrienne a prévenu lundi qu'elle ne participerait pas à la conférence de paix en janvier si l'armée poursuivait ses raids sur Alep, qui ont fait selon une ONG plus de 330 morts, dont une centaine d'enfants, depuis le 15 décembre.
Si les "tentatives d'anéantir le peuple syrien se poursuivent, alors la coalition ne se rendra pas à Genève", a déclaré dans un communiqué le secrétaire général de la Coalition nationale de l'opposition, Badr Jamous.
Pour les huit jours précédents, l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de sources civiles, médicales et militaires à travers le pays, avait recensé 301 morts, "dont 87 enfants, 30 femmes et 30 rebelles".
La Maison Blanche a condamné lundi les attaques des forces gouvernementales sur la ville d'Alep et appelé Damas à protéger les populations civiles.
Cette offensive meurtrière intervient alors que le régime de Bachar Al-Assad engrange depuis plusieurs semaines des succès militaires et profite du silence international, selon des experts.
Une source de sécurité à Damas a indiqué à l'AFP que le recours de l'armée aux raids aériens dans la province d'Alep visait à appuyer ses effectifs limités au sol, et que les lourds bilans venaient du fait que les positions rebelles se trouvaient au milieu de civils.
Dimanche, des militants à Alep ont diffusé une vidéo montrant des enfants en état de choc, couverts de sang et de poussière, fuyant une école visée selon eux par les bombardements à Marea, une localité rebelle de la province d'Alep.
L'opposition et des ONG accusent les forces du régime de larguer des "barils d'explosifs" remplis de TNT sur ces zones rebelles pour briser le moral de la population et la monter contre les insurgés. Si officiellement le régime ne reconnaît pas le recours à ces barils, une source de sécurité a affirmé à l'AFP que cette technique était moins coûteuse que des missiles.
Le président américain Barack Obama avait établi l'année dernière une "ligne rouge" concernant l'utilisation d'armes chimiques en Syrie, mais en août, les Etats-Unis ont renoncé à des frappes contre le pouvoir à Damas à la suite d'une attaque chimique dévastatrice dont ils ont accusé le régime. "Le régime bombarde parce qu'il peut se le permettre. Personne ne l'arrête", a-t-il souligné.
A New York, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé lundi qu'il lancerait avant fin décembre les invitations formelles à la conférence de paix qui doit s'ouvrir le 22 janvier à Montreux (Suisse) et a plaidé une nouvelle fois pour une participation de l'Iran, à laquelle s'opposent les Etats-Unis.