
«Quand on voit le président de la Chambre de l’assemblée nationale (syrienne) sourire en votant sur ce référendum», cela montre qu’il s’agit d’une «sinistre mascarade», a estimé le chef de la diplomatie française Alain Juppé, en arrivant à une réunion avec ses homologues de l’UE à Bruxelles.
«C’est indigne parce qu’en même temps des bombes sont en train de tomber sur Homs et sur d’autres villes», a-t-il jugé. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, s’est montré aussi très critique.
«Le vote d’hier n’a trompé personne», a-t-il estimé. «Ouvrir des bureaux de vote tout en continuant à ouvrir le feu sur les civils, ce n’est pas crédible aux yeux du monde», a ajouté le ministre.
Les deux ministres ont salué le nouveau train de sanctions européennes qui doit être formellement approuvé lundi à Bruxelles en visant notamment la banque centrale du pays et le transport aérien de fret.
«Nous allons maintenir la pression» avec un nouveau train de sanctions «très fort», a dit M. Juppé.
«Nous sommes par ailleurs en train de déployer tous les efforts possibles pour permettre l’évacuation de journalistes qui sont piégés a Homs», a-t-il ajouté.
A ce sujet, à Paris, le président français Nicolas Sarkozy a affirmé lundi en parallèle que «l’amorce d’une solution» était en train de s’esquisser pour évacuer les journalistes occidentaux bloqués à Homs.
La journaliste française Edith Bouvier et le photographe indépendant britannique Paul Conroy, blessés mercredi dans un bombardement à Homs, sont toujours bloqués dans cette ville pilonnée par le régime du président Bachar al-Assad et ont appelé dans des vidéos diffusées la semaine dernière à leur évacuation au plus vite pour recevoir des soins.
Par ailleurs, La Chine et la Russie, alliées de Damas, montent au créneau contre les critiques occidentales face à la répression de la contestation en Syrie, où les violences ont encore fait plus de 150 morts ce week-end. A Homs (centre), où la reprise des bombardements a déjà fait quatre morts dans la matinée selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), la Croix-Rouge et les diplomates espéraient pouvoir évacuer lundi des blessés, dont deux journalistes étrangers. La Chine a qualifié lundi d’»inacceptables» les propos de la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, qui a appelé la communauté internationale à pousser Pékin et Moscou à «changer de position» sur la Syrie, après les veto empêchant le Conseil de sécurité de l’ONU de condamner la répression. «Le monde extérieur ne devrait pas imposer son supposé plan de solution de la crise au peuple syrien», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaire étrangères, Hong Lei, insistant sur l’importance de «respecter pleinement la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance de la Syrie». Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fustigé lundi le «caractère unilatéral» de la conférence des «Amis de la Syrie» vendredi à Tunis, boycottée par Moscou et Pékin .