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L’offshoring clôture son exercice sur une contre-performance

Un changement de stratégie s’impose

Samedi 15 Février 2014

L’offshoring clôture son exercice sur une contre-performance
Les recettes du secteur de l’offshoring auraient enregistré un recul de 2,7% à 7,2 milliards de DH à fin 2013 et ce, comparativement à une année auparavant, selon le dernier tableau de bord de la Direction des statistiques et de la veille. 
Une contre-performance qui n’augure rien de bon pour ce secteur grand pourvoyeur d’emploi, et remet en cause la réalisation des objectifs de la stratégie nationale dans ce domaine.
Cette dernière, qui vise un chiffre d'affaires à l'export de 20 milliards de dirhams d'ici 2015 et la création de 70.000 emplois sur la période 2009-2015, et ce pour atteindre près de 100.000 emplois à terme, semble ne pas être en mesure d’atteindre ses objectifs. 
En effet,  ce secteur fortement dépendant de la zone euro, premier donneur d’ordres, fait partie des secteurs qui ont souffert de la crise en Europe où les coûts de la main-d’œuvre se sont réduits sous l’effet de la récession, remettant ainsi en cause un des plus importants facteurs de compétitivité de cette industrie au Maroc.
Seuls les centres des captifs (BPO des actifs) ont pu tirer leur épingle du jeu, en générant des recettes de 848 millions de DH, en hausse de 19%.
Pendant ce temps, les réalisations des caisses des centres d’appels et business process des out-sourceurs auraient diminué de 6,6% à 4,2 milliards de DH, tandis que celles des centres de sous-traitance informatique auraient régressé de 2,9% à 2 milliards de DH. 
 Des contre-performances, qui attestent d’un manque de compétitivité de ces deux filières. Cela n’a rien de surprenant pour les professionnels du secteur, qui avaient, avant même la clôture de l’exercice précédent, tirer la  sonnette d’alarme sur l’avenir de leur secteur. Qui, selon eux, avait commencé à s’installer dans la crise. 
En effet, en octobre dernier, Saloua Karkri Belkziz, directrice d’une entreprise pionnière dans ce domaine, avait, en réaction à un communiqué du ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies qui se félicitait des performances «au-dessous des objectifs fixés» du secteur de l’offshoring, appelé à revoir la stratégie nationale dans ce domaine. «On ne peut pas rester sur le même package de 2007. Il est temps de revoir l’offre offshoring», avait-elle souligné.
Une demande qui n’a pas eu bon écho. Le ministère de tutelle qui espère multiplier le chiffre d’affaires de cette branche par trois est resté depuis lors les bras croisés devant ce secteur qui fait face à une concurrence acharnée de la part de plusieurs pays européens. 
C’est en fait l’un des secteurs qui a souffert de la baisse des coûts de la main-d’œuvre sous l’effet de la récession en Europe, en particulier en ce qui concerne l’offshoring informatique. 
En fait, les coûts des ingénieurs ont été pratiquement divisés par deux  dans des pays comme l’Espagne et le Portugal, qui concurrencent directement le Royaume sur ce segment. Ce qui a, évidemment, rendu le Maroc moins compétitif qu’avant dans cette filière. 
Face à cette situation alarmante, ledit ministère avait publié un communiqué dans lequel il s’est félicité  des résultats du secteur, entre autres, la réalisation d’un chiffre d'affaires de 7,3 milliards de dirhams et la création de 57.000 emplois (loin de l’objectif des 70.000 emplois), qui ne sont que le fruit du travail de son prédécesseur. 
Et pourtant, il devait réorienter ce volet de la stratégie de développement industriel étant donné que ce secteur demeure l’un des secteurs clés de l’économie du Maroc. 
D’autant que les défis et les problèmes ne sont pas restés les mêmes par rapport à 2007, année de lancement de la stratégie.  Au départ, il n’y avait pas de ressources humaines qualifiées, ce qui n’est pas le cas actuellement. Un changement de stratégie s’impose donc plus que jamais. 

Mohammed Taleb

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