"Assad est fini, la Syrie deviendra démocratique et le peuple sera libre quel qu'en soit le prix", a déclaré à l'AFP le dirigeant du CNS Burhan Ghalioun à la veille de l'ouverture du congrès, qui commence vendredi soir.
Cette réunion vise à "harmoniser et structurer l'opposition afin d'arrêter la tuerie quotidienne que pratique le régime criminel" syrien, a-t-il ajouté.
"Il faut unifier l'opposition pour lui donner plus de forces. Nous devons achever ce congrès avec plus d'organisation, plus d'orientations claires, plus d'énergie", a-t-il poursuivi, alors que quelque 200 membres du CNS sont attendus dans la capitale tunisienne.
Né fin septembre à Istanbul, le CNS réunit toutes les tendances politiques, comptant notamment dans ses rangs les Comités locaux de coordination (LCC) qui chapeautent les manifestations sur le terrain, les libéraux, la confrérie des Frères musulmans interdite de longue date en Syrie, ainsi que des partis kurdes et assyriens.
Mais d'autres mouvements ont vu le jour, tel l'"Alliance nationale" des forces révolutionnaires dont la création a été annoncée jeudi à Istanbul, ou l'Armée syrienne libre, l'opposition armée composée de déserteurs syriens, avec qui le CNS est en contact.
"Nous devons réunir les principaux groupes de l'opposition, mieux nous organiser à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie, et aussi travailler sur un programme politique pour la Syrie d'après Bachar", a expliqué Hozan Ibrahim, membre du secrétariat général du CNS.
Le congrès s'ouvrira à 17H00 GMT dans un grand hôtel de Gammarth, en banlieue nord, en présence d'ambassadeurs étrangers, d'élus tunisiens et de représentants d'associations de défense des droits de l'Homme, selon le représentant du CNS à Tunis, Abdallah Terkmani.
Interrogée par l'AFP, la présidence tunisienne a estimé "fort probable" que le nouveau président Moncef Marzouki soit présent à l'ouverture du Congrès.
Samedi et dimanche, les membres du CNS discuteront à huis clos et huit commissions seront créées pour travailler sur la protection des civils, les questions des droits de l'Homme, les relations extérieures et la communication de l'opposition...
Une conférence de presse est prévue lundi matin à l'issue des travaux.
"Nous ne ménagerons aucun effort pour mettre fin à la tuerie. On ne peut continuer à rester les bras croisés, c'est un problème de conscience pour tous les responsables du monde", a insisté M. Ghalioun.
Il est cependant resté flou sur la possibilité d'une intervention étrangère, estimant qu'il fallait "débattre des options avec le Conseil de sécurité de l'Onu".
La Russie a surpris jeudi en dévoilant un projet de résolution au Conseil de sécurité condamnant les violences en Syrie perpétrées par "toutes les parties", alors que Moscou et Pékin refusaient jusqu'à présent de se distancier de Damas.
La révolte contre le régime du président Bachar al-Assad est entrée dans son dixième mois, et selon l'ONU la répression en Syrie a fait plus de 5.000 morts depuis le début de la contestation en mars dernier.
Silencieuse au début du mouvement de révolte syrien, la Tunisie a rappelé mi-août son ambassadeur à Damas.