
Au total, les ventes de musique sur l'année écoulée ont atteint 19,1 milliards de dollars. Derrière ce chiffre se cachent deux dynamiques opposées: le marché du streaming (abonnement et publicité), en pleine expansion, a enregistré une croissance de 34%, pour atteindre 8,9 milliards de dollars de chiffre d'affaires, permettant de compenser largement la baisse du téléchargement payant (-21,2%) et surtout des ventes physiques (-10,1%).
Ces évolutions prolongent la reconfiguration de l'industrie musicale: celle-ci ne tire plus qu'un quart de ses revenus des ventes physiques, presque moitié moins que le streaming (47%). Viennent ensuite les spectacles et concerts (14%) et les téléchargements (12%). Malgré la place croissante prise par les plateformes d'écoute légale, le piratage est loin d'avoir disparu. "Cela représente 120 millions d'utilisateurs uniques par mois", a précisé Frances Moore à l'AFP. "C'est du piratage pour télécharger et posséder de la musique à partir de plateforme de streaming. Il y a aussi des discographies entières qui sont toujours accessibles via d'autres formes de téléchargement, dont les torrents", a-t-elle déploré.
Au niveau régional, des disparités très importantes apparaissent: en Amérique du Nord, où la transition des formats physiques vers le numérique est très avancée, les ventes ont augmenté de 14% en 2018, contre seulement 0,1% en Europe. Le marché le plus dynamique demeure, comme l'an dernier, l'Amérique latine, avec une croissance de 16,8%. Le vinyle, format prisé des passionnés, confirme lui son retour en grâce avec des ventes en hausse pour la treizième année consécutive (+6%). Il représente désormais 3,6% du chiffre d'affaires total de l'industrie musicale.