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n’a jamais fonctionné
C’est un bien grand mot pour désigner la masure, communément appelée ‘’hôpital’’ dans la commune d’Aouessred.
En prévision à un éventuel ralliement massif des populations des camps de Tindouf, les autorités avaient bâti çà et là, en plein désert, des villages, allant même jusqu’à attribuer le rang de province à une centaine de maisonnettes surgies des dunes à quelque 300 km de Dakhla, dans un lieu connu sous le nom d’Aouessred pour tenter de sédentariser les nomades qui transhumaient par là. Des communes rurales et même municipales furent créées sur le papier et leurs sièges installés dans la ville de Dakhla ont englouti des budgets faramineux.
Dans la toute nouvelle province d’Aouessred ne comptant que quelques centaines d’habitants, on avait bâti et équipé un hôpital ou tout au moins ce qu’on avait appelé ainsi. Seulement et malgré la bonne volonté des initiateurs qui essayaient de rapprocher les services des usagers, cet hôpital n’a jamais fonctionné et l’objectif, initialement visé, n’a jamais été atteint, faute de personnel.
Depuis la fin des travaux de construction et l’équipement du prétendu hôpital d’Aouessred, aucun usager n’a eu recours au service de cet établissement et pour cause. En effet, la bâtisse a été fermée en attendant l’arrivée peu probable du personnel qui devait entrer en fonction mais l’attente dure depuis plus de 15 ans. Abandonnée et exposée aux intempéries, la construction tombe en ruine et les patients doivent se débrouiller pour traverser les 300 km pour rejoindre Dakhla où malgré leur médiocrité et leur déficit en personnel et équipements, les centres hospitaliers offrent des prestations aux patients.
Aujourd’hui, les habitants d’Aouessred qui s’estiment laissés pour compte se posent la question sur les raisons qui avaient amené les ingénieux visionnaires à planifier la création de la province d’Aouessred pour abandonner ses populations à leur sort. Ils se demandent pourquoi on a construit, à coup de millions de dirhams, des centaines de maisons restées fermées, alors que des milliers de citoyens sont sans abri. Pourquoi prépare-t-on des logis pour des populations qui risquent de ne jamais venir, au lieu de loger celles sur place et qui ne savent pas où aller ?
Ulcéré, Abdallahi Ould Salem, un habitant d’Aouessred venu chercher du travail à Dakhla, ne trouve pas de réponse à ces questions qui se bousculent dans sa tête. Mais qui peut lui en donner ?