
En attendant, les demandes de son extradition affluent de la France, de la CPI et de la Libye. Sans compter le mandat d’arrêt international lancé par Interpol.
La presse mauritanienne indique, cependant que le président mauritanien, Abdelaziz, aurait déclaré en privé, que la Mauritanie qui est une terre d’accueil, n’a demandé à personne de s’y rendre, mais que ceux qui y viennent ne seront livrés à personne. Cette déclaration, il l’aurait faite en recevant le premier vice-Premier ministre libyen, Moustapha Bouchagour qui avait affirmé, à sa descente d’avion, que son gouvernement tenait à récupérer Abdallah Senoussi.
«Nous tenons à récupérer Senoussi, parce que cet homme a commis des crimes contre le peuple libyen. Il doit en répondre en Libye, devant la justice libyenne», avait-il déclaré en ajoutant : «Nous sommes en Mauritanie parmi nos frères. Sans doute, il y a une communauté d’intérêts entre Mauritaniens et Libyens et nous tenons à son respect».
Senoussi, qualifié par certains spécialistes de «boîte noire» de l’ex-régime libyen, serait toujours à l’hôpital militaire à Nouakchott, sous la protection de la police mauritanienne qui mène sa propre enquête, à laquelle elle associerait Interpol, avant que ne soient examinées les différentes demandes relatives à son extradition.
Notons que la Libye qui n’est pas liée à la Mauritanie par un accord bilatéral, peut se fonder sur une convention d’assistance judiciaire liant les pays membres de la Ligue arabe, signée à Ryad en 1983 et ratifiée par Nouakchott et Tripoli, respectivement en 1985 et en 1988.
Concernant la mise en œuvre par la Libye de cette convention judiciaire, M. Bouchagour a affirmé que toutes les voies seront discutées.
La France avait, quant à elle, délivré à l’encontre de Senoussi un mandat d’arrêt international à la suite de sa condamnation par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité dans l’affaire de l’attentat du 19 septembre 1989 contre le vol UTA 772 qui s‘était écrasé dans le désert du Ténéré et qui avait coûté la vie à 170 personnes, dont 54 Français.
Sachant que l’intéressé était interpellé, dans la nuit du vendredi, la CPI a envoyé aux autorités mauritaniennes, pendant le week-end, le mandat d’arrêt pour crimes contre l’humanité délivré par les juges le 27 juin 2011 ainsi qu’une requête de coopération pour l’exécution du mandat d’arrêt.
Interpol avait, pour sa part, annoncé dimanche la diffusion d’une demande d’arrestation pour extradition du colonel Abdallah Senoussi suite à la requête de la Libye. Le mis en cause avait été arrêté, le vendredi à Nouakchott où il était arrivé en compagnie de son fils Mouammar, 23 ans, en provenance de Casablanca.
Beau-frère de l’ancien guide de la révolution, Mouammar Kadhafi, Senoussi, âgé de 62 ans, faisait partie du premier cercle des fidèles du dictateur. Il a longtemps été chef des renseignements militaires de Libye, l’un des organes de répression les plus puissants et les plus redoutés du régime, selon la CPI.