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L’histoire du cinéma : Propagation de l'invention et premiers avatars


Libé
Vendredi 3 Août 2012

L’histoire du cinéma : Propagation de l'invention et premiers avatars
Les frères Lumière forment et envoient des opérateurs de par le monde pour faire la promotion de leur cinématographe. Dans les pays qu'ils traversent, Charles Moisson, Francis Doublier, Félix Mesguich, Alexandre Promio, Gabriel Veyre tournent et projettent leurs réalisations devant un public médusé. Le 20 février 1896, à Londres, le cinématographe fait salle comble, en mai, Mesguich est porté en triomphe à New York pendant qu’Eugène Promio donne la première projection publique que connaît la Russie à Saint-Pétersbourg. Claude Ferdinand Von Bernard et Gabriel Veyre tournent à Mexico en 1896 le président Porfirio Díaz et organisent la première séance publique à Mexico la même année. L’invention voyage aussi à Bombay (7 juillet 1895), à Osaka (1897), en Amérique latine et en Chine (1899). Au passage, la société des frères Lumière concède des licences d’exploitation de l’appareil notamment au Royaume-Uni et en Russie. Ces démonstrations assurent non seulement la publicité de l'appareil mais également celle plus générale du cinéma. Des productions locales de films ne tardent pas à voir le jour.
Le Danemark voit en 1898 son premier cinéaste Peter Elfelt filmer les vacances d’été de la famille royale danoise à l’aide d’un appareil de sa propre fabrication. La première bande allemande est aussi tournée en 1898 montrant une promenade de jeunes gens dans la Forêt-Noire. Au Japon, Shiro Asano tourne des vues de Tokyo dès 1896, et filme des geishas. L'apparition du cinéma est plus tardive dans d'autres pays comme en Chine dont le premier film connu, La Montagne Dingjun, constitué de trois scènes d'opéra est daté de 1905. L'Italie se lance dans la production cette même année avec une course automobile. La Russie, elle, n'entame véritablement son histoire cinématographique qu'en 1907 avec le photographe Alexandre Drankov qui fonde son propre studio.
Le cinématographe devient assez vite un enjeu commercial. Thomas Edison déclenche en 1897 ce qu’on a appelé la « guerre des brevets ». Fort d’un cabinet d’avocats puissant et d’une milice à sa solde, il repère et poursuit tous les concurrents pour s’assurer le monopole de la production de films et de l’exploitation de son vitascope. En janvier 1897, à Chicago, Félix Mesguich est arrêté pour avoir sans autorisation filmé une scène dans la rue. Cette même année, en juin, du matériel cinématographique est saisi par les douanes. Sous la pression, la filiale américaine des Lumière ferme boutique et son directeur se voit précipitamment quitter le pays. Un an après, ne restent plus que deux studios américains : la Vitagraph Company of America de Thomas Edison, et l’American Mutoscope and Biograph Company, société cofondée par William Dickson, qui exploite le mutoscope puis met au point la biograph, une caméra imposante mais de grande qualité.
Cette même année 1897, en France, l'incendie du Bazar de la Charité marque suffisamment les esprits pour freiner le développement du cinématographe et entacher sa réputation. C'est la lampe à éther d'un projecteur qui est l'origine du drame qui va faire une centaine de victimes. Le lieu était fréquenté par la classe bourgeoise qui considèrera encore longtemps le cinéma avec circonspection, sinon mépris. La méfiance qui entoure alors l'invention retarde aussi l'apparition de salles d'exploitation permanentes. Au moins jusqu'en 1903, le cinéma demeure avant tout une attraction foraine.


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