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Dans un discours d'une heure et demie prononcé devant plusieurs milliers de personnes - plus de 6.000 selon les organisateurs - réunies dans une salle du XIIIe arrondissement, l'ancien Premier ministre a porté sur les fonts baptismaux son "mouvement de rassemblement".
Une formation "au-dessus des partis, ouvert(e) à tous, quelles que soient nos origines, quelles que soient nos croyances, quels que soient nos engagements", a-t-il dit, appelant à le rejoindre les "gaullistes, libéraux, centristes, socialistes, communistes", mais aussi les "orphelins de la République" ayant renoncé à vote.
"J'ai besoin de vous, j'ai besoin de votre force pour porter notre espérance commune, j'ai besoin de votre courage pour changer le cours des choses, j'ai besoin de votre passion pour engager le sursaut de la France, car nous croyons au destin de la France", a-t-il déclaré sur un ton solennel.
S'il n'a pas précisé s'il serait candidat à l'élection présidentielle en 2012, il a donné les grandes lignes d'une "politique qui redresse" la France pour les "dix ans à venir".
"A 56 ans, je ne m'engage pas par ambition, encore moins par opposition à qui que ce soit. J'ai écarté toute rancune. Je ne m'engage que parce que je pense que les Français ont besoin d'une autre voix", a-t-il assuré, laissant entendre que la querelle avec Nicolas Sarkozy, qui a atteint son paroxysme cet hiver avec le procès Clearstream, était close.
L'ex-Premier ministre n'a cependant pas épargné l'équipe au pouvoir, dont il a dénoncé "la fuite en avant sécuritaire", une réponse à la crise qui revient à "mettre un cierge à une croissance miraculeuse", dans un pays où "la menace et l'insulte s'installent au cœur du pouvoir".
"Je suis issu de la majorité. Mais, comme une majorité de Français, je ne me reconnais pas dans le discours, je ne me reconnais pas dans les décisions prises aujourd'hui par le gouvernement", a-t-il rappelé.
Quelques semaines après l'entrée au gouvernement du villepiniste Georges Tron, il a dénoncé "les petits jeux tactiques de l'ouverture qui abaissent la politique",.
Pour cet "appel du 19-Juin" aux mots pesés, Dominique de Villepin a pris des accents gaulliens, faisant applaudir à plusieurs reprises l'ancien président Jacques Chirac.
"Nous refusons de n'être plus que l'ombre d'un peuple, nous refusons de devenir des étrangers les uns pour les autres", a-t-il dit.
Estimant que la France était entrée "sans le dire, dans un nouvel Ancien régime", il a invité à renverser les "nouvelles Bastille" que sont l'argent, le pouvoir "quand ressurgit l'esprit de cour" et les discriminations" qui "ferment la porte de l'emploi ou du logement au gré de la couleur de peau". Affirmant avoir tiré les leçons de la crise du Contrat première embauche (CPE), retiré sous la pression populaire lorsqu'il était à Matignon, il a proposé que chaque entreprise de plus de 500 salariés embauche un minimum de jeunes de moins de 25 ans.
Dans le public enthousiaste où certains ont crié "Villepin président", beaucoup portaient des T-shirts marqués des mots "Tous solidaires" barrés de la lettre "V" et des badges "Je kiffe Dominique de Villepin".
Elodie Brossard, 30 ans, est venue '"pour voir". "Moi j'ai un problème avec Nicolas Sarkozy. Il a des qualités, mais il me fait peur", a dit cette habitante de la banlieue parisienne.
Le député François Goulard et les anciennes ministres Brigitte Girardin et Marie-Anne Montchamp, respectivement secrétaire générale et porte-parole de "République solidaire", étaient parmi les quelques personnalités présentes.
L'ancien ministre Azouz Begag a dit voir en Dominique de Villepin "un homme qui va réussir à gagner sans diviser les Français, sans balancer des carcasses de mouton dans les baignoires des appartements, sans crier à tue-tête que la France doit choisir son immigration, pas la subir".
"Villepin, c'est la classe", a dit l'ancien membre du gouvernement Villepin, aujourd'hui adhérent du MoDem.
Le député de Dordogne Daniel Garrigue, sans étiquette depuis son départ de l'UMP, est "sûr" que Dominique de Villepin se présentera en 2012 car "il représente un courant qui est très fort dans l'opinion et qui n'est pas représenté aujourd'hui".