L’ enseignement sous cloche

Le lycée Descartes aurait-il ouvert le bal pour d’ autres établissements scolaires ?


Libé
Dimanche 28 Mars 2021

L’ enseignement sous cloche
S erait-on en train de vivre un remake d’«Un jour sans fin», le long métrage où Bill Murray revit inlassablement la même journée ? A l’échelle d’une année, c’est un peu l’illustration de la situation actuelle. Rappelez-vous, il y a un an, les écoles, lycées et autres universités ont été les premiers à faire les frais de l’intrusion du Sars-Cov-2 dans le pays. Le gouvernement avait décidé de fermer les établissements scolaires pour enrayer la propagation du virus, tout en instaurant un confinement.

Un an plus tard, la situation sanitaire se dégrade. Résultat, certains établissements ferment leurs portes. Le dernier exemple date de jeudi dernier, lorsque les autorités sanitaires et la direction du lycée Descartes à Rabat ont opté pour le distanciel, à partir du 27 mars, pour une durée indéterminée. Les parents d’élèves ont eu vent de la décision par le biais d’une lettre envoyée par la direction du lycée français. On pouvait notamment y lire que la direction avait acté “la fermeture de l’établissement et le retour à l’enseignement à distance pour tous les élèves dès samedi”. Puis d’ajouter que la décision a été prise “en collaboration avec les autorités, à cause d’une augmentation récente en moins de 24 heures des cas positifs parmi les élèves et du nombre important de cas contacts qui en découlent”. 

Comment expliquer cette augmentation décrite comme ‘’récente” ? A dire vrai, le relâchement constaté depuis plusieurs semaines, illustré par de plus en plus de rassemblements et de moins en moins de gestes barrières, n’y est certainement pas étranger. “Malheureusement, les écarts de comportement récents de certains élèves à l’extérieur de l’établissement génèrent une situation de crise”, regrette la direction de l’établissement. Mardi dernier, six cas ont été identifiés parmi les élèves du lycée Descartes, relevant de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). Jeudi, les autorités sanitaires ont organisé des tests PCR en ciblant certaines classes. Sur les 229 personnes qui auraient été testées, 10 cas positifs ont été enregistrés. Mais avec 400 cas contacts recensés, la décision de fermer l’établissement et d’opter pour l’enseignement à distance devenait inévitable. A la lumière de ces éléments, tous les regards sont tournés vers les établissements scolaires publics ? Pour y répondre, il faut tester. Ce qui ne semble guère être la priorité des autorités sanitaires. Quel est le taux d’incidence chez les 0-9 ans ? Et les 10-19 ans ? Autant de questions qui demeurent sans réponse. En conséquence, il est difficile de cerner la propagation réelle du Sars-Cov-2 au sein des enfants et des jeunes. Pas très rassurant quand on sait que le variant britannique est 20% plus contagieux que tout autre variant de ce virus qui fait toujours des victimes. Entre vendredi et samedi, cinq personnes ont perdu la vie, alors que 514 nouvelles personnes ont été contaminées.

A trop miser sur le vaccin, on en a presque oublié le conseil avisé martelé plusieurs fois par l’Organisation mondiale de la santé « Testez, testez, testez. On ne peut pas combattre un ennemi sans le voir ». Conseil à suivre d’autant que la campagne de vaccination nationale continue de prendre du retard sur le planning initialement prévu (voir encadré). Désormais, une prise de conscience collective devient impérative. Le retour des messages de prévention dans certaines villes ne suffira certainement pas. Tester, tracer et isoler est une stratégie fiable. Elle a fait ses preuves aux quatre coins de la planète.

Chady Chaabi

La livraison des vaccins n ’ est pas pour demain

Elle était fébrilement attendue fin mars, mais la livraison de 500.000 doses du vaccin russe Spoutnik-V sera retardée jusqu’à la première semaine d’avril dans le meilleur des cas. La demande internationale et notamment en provenance d’Europe de l’Est aurait grillé la priorité au Maroc. Rappelons qu'il a commandé 1.000.000 de doses du vaccin Spoutnik-V. Mais on en revient inlassablement au même problème : Dans le monde entier, la capacité de production de tous les laboratoires réunis serait de 10 milliards de doses. Or la demande atteint le double. Dès lors, les défauts d’approvisionnement et autres retards sont monnaie courante et le resteront au moins jusqu’en 2022. Les défauts de livraisons des doses commandées par le Maroc auprès d’AstraZeneca, mais encore CNBG Sinopharm sont la preuve qu’il ne faut surtout pas se réjouir trop vite et se relâcher. Avec 4,3 millions de personnes ayant reçu la première dose et 3.332.292 les deux, on est encore loin des 30 millions de citoyennes et citoyens qui doivent être vaccinés et donc de l'immunité collective. D’où l'intérêt de redoubler de vigilance. Car pendant ce temps, le virus est actif. Il n’a pas disparu. Comme par enchantement. Par désenchantement plutôt.


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