L’ art et la culture pour le développement des nations


Libé
Dimanche 29 Novembre 2020

La culture et l’art constituent des créneaux très intéressants pour le développement des nations, ont souligné les participants à un webinaire organisé, vendredi soir, dans le cadre de la 9è édition du Festival maghrébin du film d’Oujda qui a pris fin le 29 novembre en version digitale. Les intervenants lors de ce webinaire qui avait pour thème central «L’avenir du cinéma après le Covid19» ont fait remarquer qu’à cause de cette pandémie, le secteur culturel a été durement affecté dans son potentiel de production, c’est-à-dire dans sa force productive, mais également dans ses ressources humaines. Et de relever que cette situation a conduit à une prise de conscience chez les responsables et des décideurs de l’importance de la culture en tant que secteur productif, et du rôle qu’elle joue à plusieurs niveaux (animation sociale, création d’emplois, maintien du lien social,…), estimant dans ce sens que cette prise de conscience a été faite surtout par l’absence de la culture.

La situation liée à la Covid-19 a montré aussi la capacité de créativité, d’invention et de résilience de la culture à travers l’organisation de grandes rencontres culturelles (concert de musique, festival, ..) où le digital remplace la magie du live, ontils encore ajouté. Pour certains participants, cette crise a été un révélateur et a permis ainsi de se rendre compte que le cinéma avait occupé une très grande place dans le développement du champ culturel, affirmant à cet égard que le cinéma est un indicateur de la démocratie dans un pays, de la liberté de créer et de s’exprimer, et du degré d’ouverture d’une société. Estimant que le cinéma a une omniprésence dans le champ culturel et le vécu des gens, ils ont mis l’accent sur l’impact et les conséquences néfastes du coronavirus sur le septième art et l’industrie cinématographique qui est un secteur économique à part entière (report de nombreuses grosses productions, fermeture des salles de cinéma, ...). L’accent a été mis aussi dans le cadre de ce colloque à distance sur le développement des infrastructures culturelles et du secteur du cinéma dans le Maghreb, plus particulièrement au Maroc, et un appel a été lancé à cette occasion pour le renforcement de la coopération dans ce domaine entre les pays du Maghreb et les autres pays du continent africain. De l’avis des intervenants, la reprise du cinéma après Covid-19 ne sera pas facile, arguant que suite à un entracte forcé et un arrêt de la production cinématographique, il faudra déployer beaucoup d’efforts non seulement en terme de production mais aussi au niveau de la mise en exploitation. Dans cette veine, ils ont évoqué le besoin d’un véritable projet culturel qui pourrait être une vraie base pour pouvoir relancer la culture et l’art, qui sont générateurs de recettes, dans les pays du Maghreb, mettant en avant l’impératif de l’implication du secteur privé et des acteurs associatifs pour redonner vie au cinéma, de mettre à profit les richesses culturelles des territoires et de faire confiance aux jeunes.

S’agissant des perspectives, les intervenants se sont montrés confiants quand à l’avenir du cinéma après cette pandémie qui a révélé les vrais problèmes du secteur cinématographique. D’autres questions concernant la culture et le cinéma ont été soulevées lors de ce colloque, à savoir “comment la culture et le cinéma ont-ils joué un rôle dans le développement et la promotion de certaines composantes de la société ?”, “quelles sont les régions et destinations connues dans le monde où la culture a contribué au développement territorial et humain ?” et “pourquoi certaines personnes ne considèrent-elles pas la Culture comme un levier capable de créer la richesse ?”. Ce webinaire a connu la participation de Mohammed Mbarki, directeur général de l’Agence de développement de l’Oriental, Amer Chergui, réalisateur et critique de cinéma (Maroc), Lamia Belkaied Guiga, universitaire (Tunisie), Pierre Mateo, directeur de l’Institut français d’Oujda, Kamal Kamal, réalisateur-producteur et scénariste (Maroc), Khalil Damoun, critique de cinéma (Maroc), Mehamdi Djamel, auteur et critique de cinéma (Algérie) et Khalid Zaïri, producteur (Maroc). S’agissant du choix du thème retenu pour le webinaire, les organisateurs avancent que le cinéma est un levier de modernité, un outil de développement et un moyen de renforcement du patrimoine commun humain et des valeurs universelles reconnues. “Le Cinéma n’a jamais été un simple spectateur de l’univers, mais a toujours été interactif avec lui, et a constitué un moyen de sa transposition et de son interprétation tel qu’il est, ou plutôt tel qu’il devrait être, ou être imaginé, ou du moins tel qu’il est censé être et devenir”, estiment-ils dans une note de présentation. Le Festival maghrébin du film d’Oujda qui est organisé sous le signe «Oujda, Carrefour du Cinéma Maghrébin» par l’association Ciné-Maghreb en coordination avec plusieurs partenaires, revient cette année en force, plus mobilisé que jamais, pour honorer son rendez-vous annuel malgré la conjoncture actuelle liée à la pandémie du Covid-19.


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