Le président-marionnette-algérien, lors de sa rencontre périodique avec quelques représentants de médias de son pays, triés sur le volet bien entendu, a semblé bien retenir les répliques dictées par ses patrons militaires. Se focalisant sur les « ennemis », créés en toutes pièces pour détourner l’attention du peuple algérien de sa misère et ses souffrances, ennemis supposés dont le voisin marocain serait le chef de file, suivi conjoncturellement par la France, Abdelmajid Tebboune n’a pas hésité, usant d’un langage indigne d’un responsable politique, à proférer des allégations fallacieuses d’implication du Maroc dans tous les différends qu’Alger dispute avec d’autres pays et des menaces à peine voilées de recourir à d’ultimes « réactions » contre Rabat. « Nous ne portons atteinte à personne mais celui qui tentera de nous agresser risque de le regretter. L’Algérie saura faire face à toute velléité dans ce sens », a-t-il martelé à titre d’exemple. Imputant instantanément tous les malheurs de son pays à l’état des rapports très tendus entre ce dernier et son voisin de l’ouest, il a exhorté les Algériens à « l’unification des efforts pour construire l’Algérie, main dans la main », en faisant savoir que « des instructions ont été données à tous les secteurs pour ouvrir un débat sur la révision des statuts et des salaires ». « Une telle démarche nécessite du temps et il est inutile de recourir à l’anarchie pour la revendication des droits», a-t-il ajouté, propos dénotant sa crainte de l’évolution du mouvement de protestations sociales qui prend des allures de plus en plus virulentes. D’autre part, « le minaret est tombé, pendez le barbier », comme dirait l’autre. S’enfonçant dans la médiocrité politique et les amalgames inintelligibles, le chef de l’Etat algérien, évoquant les feux de forêts «prémédités», selon lui, qui avaient ravagé, l’été dernier, plusieurs régions de son pays, a déclaré, sans sourciller, que « des faits et des preuves» montrent que le Maroc était dernière ce mouvement terroriste (le MAK de Ferhat Moheni) qui avait agi avec la complicité de parties « à Paris et Rabat ». A ce propos, Tebboune a rappelé que les décisions prises par l’Algérie en réponse au Royaume du Maroc « ne sont en fait qu’une réaction », écartant toute médiation entre les deux pays. Et d’ajouter, comble de l’animosité, que l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien ne se fera plus via le gazoduc transitant par le Maroc. Toutefois, il s’est, quelque peu, rétracté en déclarant que l’Algérie « n’a pas pris de décision » définitive sur la reconduction du contrat d’utilisation du gazoduc passant parle Maroc, qui doit expirerle 31 octobre. « Le contrat qui nous lie court jusqu’au 31 octobre, d’ici là, on verra », a-t-il répondu au journaliste qui l’a interrogé à cet égard. Le président algérien a, tout de même, précisé que «l’Espagne ne sera plus approvisionnée par le GME (Gaz Maghreb Europe). Nous n’avons plus besoin de ce gazoduc ». Toutes les livraisons de gaz algérien à l’Espagne, selon lui, se feront dorénavant via le gazoduc sous marin Medgaz qui opère déjà au maximum de sa capacité initiale estimée à 8milliards dem3 par an, ce qui constitue la moitié des exportations algériennes annuelles vers ce pays et le Portugal. Evoquant les dernières discussions sur cette question avec les responsables espagnols, Tebboune a assuré que « nous nous sommes entendus avec l’Espagne pour que s’il y a un quelconque dysfonctionnement, tous nos bateaux vont se diriger vers l’Espagne pour livrer du gaz naturel liquéfié ». Rappelons que l’Algérie approvisionne, depuis 1996, l’Espagne et le Portugal d’environ 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel par an via le GME. En contrepartie du transit de ce gazaduc sur le territoire national marocain, le Maroc reçoit annuellement près d’un milliard de mètres cubes de gaz naturel, comblant ainsi 97% de ses besoins, la moitié étant des droits de passage payés en nature tandis que l’autre moitié est achetée à un prix avantageux, selon les études d’experts et analystes du secteur. En fermant ce robinet le 31 octobre, non seulement Alger pourrait compromettre ses échanges économiques avec l’Europe, particulièrement la fourniture de gaz à la péninsule ibérique en hiver, dans un contexte particulier de forte hausse des prix à travers l’ensemble du continent européen mais prive aussi le voisin maghrébin d’une ressource vitale bien que de par sa détermination et son attachement à son autonomie géostratégique, le Maroc soit capable de trouver assurément d’autres partenariats de substitution. De telles réactions impulsives, allant de la rupture unilatérale des relations diplomatiques avec Rabat à la décision très attendue de mettre un terme au contrat d’approvisionnement en gaz naturel de l’Espagne et du Portugal via le GME, en passant par l’interdiction injustifiée du survol de l’espace aérien algérien par l’aviation marocaine, confirment la tendance suicidaire du régime politico-militaire algérien. En effet, ces prises de positions lunatiques et versatiles dénotent d’un manque atroce de sens de la diplomatie politique et économique chez les dirigeants algériens, voire même de boussole sociale quant à l’intérêt général de leur pays, leur peuple et en somme de la région du Maghreb dans son ensemble.