
Les aveux de cet ancien pilier du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, qui a reconnu mardi détenir depuis une vingtaine d’années un compte à l’étranger, ont provoqué un énorme choc dans l’ensemble de la classe politique à Paris, éclaboussant l’exécutif.
M. Hollande a lui-même condamné mardi «une impardonnable faute morale». Mercredi en fin de matinée, il devait dans la précipitation faire «une déclaration télévisée» préenregistrée diffusée juste après le conseil des ministres et avant son départ dans la foulée pour Casablanca.
Le président de la République espère ainsi éviter que l’affaire Cahuzac ne pollue complètement les deux jours de sa visite d’Etat au Maroc.
Mais au moment même où il entamera ses entretiens avec le Roi Mohammed VI, se tiendra à Paris, à l’Assemblée nationale, la séance des questions au gouvernement où l’opposition, voire une partie de la gauche, devraient de nouveau monter au créneau pour réclamer des comptes au président de la République.
Pour l’heure, le programme de la visite de deux jours de M. Hollande, suivie par un grand nombre de journalistes, reste inchangé de même que sa philosophie: la France entend conforter «une relation de haut niveau» avec son premier partenaire au Maghreb, resté stable dans la tourmente des Printemps arabes.
Devant des chefs d’entreprises français et marocains, M. Hollande compte aussi développer l’idée de «colocalisation», sorte de partenariat entre entreprises françaises et marocaines censé générer des emplois dans les deux pays. Quelque 750 entreprises françaises, dont 36 des 40 entreprises du CAC 40, sont présentes au Maroc, selon les chiffres de l’Elysée.