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A l'origine, le procès qui devait s'ouvrir le 1er juillet dernier était celui de François Marie Banier, peintre et écrivain très proche de Liliane Bettencourt, l'unique héritière du groupe L'Oréal à la tête de la troisième fortune de France. Depuis le décès de son époux en novembre 2007, cette dernière entretient des liens très étroits avec François Marie Banier et lui aurait versé en tout et pour tout pas moins de 993 millions d'euros. La fille de Liliane Bettencourt a ainsi décidé d'attaquer François Marie Banier en justice pour " abus de faiblesse ", affirmant que ce dernier profitait de l'âge avancé et de la fragilité de sa mère.
A première vue, un " simple " procès familial relancé en réalité par l'apparition d'enregistrements effectués au domicile personnel de Liliane Bettencourt entre mai 2009 et mai 2010 par le maître d'hôtel de l'héritière.
Ces écoutes, dont l'existence a été révélée par le site d'information Médiapart, mettent le feu aux poudres puisqu'elles semblent impliquer directement certaines personnalités politiques de l'UMP qui auraient reçu de grosses sommes d'argent de Liliane Bettencourt pour le financement de la campagne présidentielle. Pire encore, elles révèlent également des fraudes et des évasions fiscales dans la fortune de Me Bettencourt, notamment l'existence d'une île privative dans les Seychelles ou de comptes bancaires en Suisse. Problème : l'une des gestionnaires de la fortune de Liliane Bettencourt n'est autre que Florence Woerth, femme d'Eric Woerth, l'actuel ministre du Budget français à l'origine d'un récent projet controversé de réforme des retraites. A aucun moment Eric Woerth n'a jugé utile de lancer un contrôle fiscal concernant les comptes de Liliane Bettencourt, ce qui en soi ne constitue pas un délit mais qui peut entraîner " une prise illégale d'intérêts " s'il s'avérait que Florence Woerth a bel et bien participé ou du moins été informée de certaines fraudes fiscales.
Pour le moment, le président de la république ainsi que les ministres semblent avoir comme unique mot d'ordre " Tous derrière Eric Woerth " et crient au complot. Une ligne directrice qui paraît aujourd'hui difficile à tenir tant les soupçons pèsent sur le ministre du budget. Aujourd'hui 55% des Français se déclarent favorables à un remaniement ministériel immédiat réfuté par Nicolas Sarkozy qui annonce celui-ci pour octobre prochain. Les conséquences d'une telle affaire sont avant tout morales. A une période de crise économique mondiale, où le gouvernement français exhorte " à se serrer la ceinture, " où Eric Woerth lui-même propose une réforme de la retraite en invitant les Français à cotiser davantage et à travailler plus longtemps, l'écart se creuse davantage entre les " puissants " économiques ou politiques aux pratiques douteuses et le reste de la population. L'on ne peut alors qu'espérer que toute la lumière soit faite sur l'affaire Bettencourt afin que le sentiment d'injustice qui en découle soit quelque peu atténué.