
L’Union socialiste des forces populaires participe à cette conférence avec une délégation conduite par Mehdi Mezouari, représentant le Premier secrétaire du parti, Driss Lachguar.
Cette participation s’inscrit dans la continuité du rapprochement entre les deux partis, un processus qui s’est renforcé à l’occasion de la rencontre bilatérale entre le Premier secrétaire de l’USFP et son homologue français, en marge des travaux de l’Internationale socialiste, tenue à Rabat en décembre dernier.
Ce congrès se tient dans un contexte national et international particulièrement complexe.
Sur le plan mondial, les crises s’enchaînent : guerres persistantes en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, sans oublier la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump, qui a profondément déstabilisé l’ordre économique et commercial mondial.
Une situation politique intérieure instable
En France, le climat politique est également tendu depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, ce qui a laissé place à une configuration parlementaire sans majorité claire, fragilisant le gouvernement actuel dirigé par François Bayrou. Ce contexte ouvre la voie à une nouvelle dissolution potentielle et à des élections législatives anticipées, sur fond d’endettement croissant de l’économie française et des conséquences persistantes de la guerre en Ukraine. L’Europe, dans son ensemble, semble engagée dans une course au réarmement sans précédent depuis des décennies.
Le Parti socialiste : De la direction à la subordination
Dans ce paysage perturbé, le Parti socialiste traverse une phase de transition délicate. De force politique majeure habituée à l’alternance au pouvoir, il s’est progressivement mué en acteur secondaire au sein de la coalition de gauche, dominée aujourd’hui par La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Le parti ne compte plus que 40 000 adhérents, révélant l’ampleur de la crise qu’il traverse.
Les débats lors du congrès s’annoncent vifs, notamment sur l’avenir du parti :
• Faut-il maintenir l’alliance actuelle avec les autres forces de gauche, malgré les tensions qui ont récemment fragilisé cette coalition ?
• Le PS doit-il chercher à reprendre les rênes de la gauche française ?
• Et surtout, a-t-il encore la capacité de reconquérir la confiance des électeurs ?
Présidentielle 2027 : Qui portera l’étendard socialiste ?
Une autre question cruciale sera à l’ordre du jour : celle de l’échéance présidentielle de 2027. Le parti présentera-t-il un candidat en son nom? Ou choisira-t-il de soutenir une candidature unique issue d’une alliance de la gauche ?
Les ambitions individuelles ne manquent pas : on évoque un possible retour de l’ancien président François Hollande, ou encore l’émergence de figures plus jeunes comme Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen, d’origine marocaine. Par ailleurs, le parti devra impérativement repenser sa vision de l’exercice du pouvoir, qu’il n’a plus connu depuis plus de huit ans.
Une dimension internationale à réaffirmer
Le congrès consacrera également une partie importante à la réflexion sur la place du parti dans les dynamiques internationales, notamment face à la montée de l’extrême droite en Europe. Dans ce cadre, les relations avec les partis socialistes à travers le monde seront abordées, en particulier avec l’Union socialiste des forces populaires (USFP).
Comme précité, l’USFP sera présent lors de cette rencontre qui sera l’occasion pour les deux partis de souligner l’importance de renforcer leur coopération pour faire face aux défis mondiaux menaçant les valeurs socialistes, qu’il s’agisse du changement climatique, de la justice économique ou des droits humains. Driss Lachguar a mis en avant la nécessité de bâtir un partenariat solide avec le PS français afin de promouvoir la justice sociale et la démocratie sur les scènes régionale et internationale.
La question du Sahara marocain : un virage diplomatique attendu
La participation de la délégation marocaine au congrès de Nancy pourrait également être l’occasion d’approfondir le dialogue sur la position du PS français vis-à-vis de la question du Sahara marocain. L’USFP espère que le Parti socialiste franchira une nouvelle étape en passant du soutien à l’initiative d’autonomie à une reconnaissance explicite de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud , d’autant plus que cette évolution s’inscrirait dans la ligne de la lettre envoyée par le président Emmanuel Macron à SM le Roi Mohammed VI le 28 juin 2024, consacrant ainsi un tournant diplomatique dans la position française.
Nancy : Youssef Lahlali