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Mardi, au dixième jour du psychodrame qui écartèle l’UMP, Nicolas Sarkozy, «excédé» selon ses proches, est sorti de son rôle d’observateur pour pousser les deux rivaux à se rencontrer.
L’idée d’un référendum auprès des militants — proposé par Jean-François Copé, le président proclamé, mais à l’instigation de l’ancien chef de l’Etat selon les pro-Fillon — semble être un premier élément de compromis. Selon M. Copé, le référendum pourrait avoir lieu en décembre ou en janvier.
Après le déluge d’accusation de fraudes de part et d’autre pour le scrutin puis le comptage des voix, François Fillon a demandé qu’un organisme indépendant extérieur au parti s’en charge en cas de référendum et que le vote soit électronique pour éviter tout bourrage des urnes.
Le premier point semblait accepté par le camp Copé en fin de journée. «Le référendum doit être organisé par une société indépendante, c’est important, il faut qu’il n’y ait aucune suspicion, et ça tout le monde est d’accord là-dessus», a déclaré le député UMP Yves Censi, après une réunion des partisans du président proclamé du parti.
«L’essentiel est d’être d’accord sur le principe qu’il faut revoter, c’est une avancée considérable», a fait valoir Eric Ciotti, directeur de campagne de François Fillon, estimant que «des blocages ont sauté».
Toutefois, cette timide lueur d’espoir bute encore sur d’autres conditions des deux camps qui semblent sur ce point encore irréconciliables.
François Fillon veut la mise en place d’une «direction collégiale» pour organiser ce référendum. Dans un courrier à son adversaire, l’ancien Premier ministre en fait l’une «des garanties strictes d’impartialité» qu’il exige.
Mais pas question pour Jean-François Copé de rendre son titre. «S’il s’agit d’une organisation collégiale de notre mouvement, avec remise en cause de la présidence de Jean-François Copé, c’est non», a fait savoir un de ses proches.
Or, les fillonistes n’ont eu de cesse lors de la précédente campagne interne de dénoncer la double casquette de M. Copé, à la fois candidat à la présidence et secrétaire général du parti, ce qui lui permettait d’avoir la main sur l’appareil et ses moyens. «Voyons quelles vont être les conditions acceptées de part et d’autres, on poursuit notre chemin», a déclaré Jean-François Lamour, député pro-Fillon.
Un chemin que François Fillon a balisé de manière percutante mardi avec la constitution d’un groupe parlementaire autonome, le Rassemblement UMP. D’abord pris comme une menace, ce groupe a effectivement déposé ses statuts mardi soir au bureau de l’Assemblée nationale, même si «rien n’est irréversible», selon un proche du député de Paris.
La journée de mercredi va donc s’ouvrir avec la publication au Journal officiel de la liste de ses 68 membres, dont François Fillon qui en prend la présidence, avec sa déclaration politique.
Elle pourrait aussi démarrer en trombe avec pas loin d’une dizaine de membres de l’UMP invités dans les matinales des médias, dont Jean-François Copé lui-même, ses soutiens (Nadine Morano, Henri Guaino) ou ceux de Fillon (François Baroin, Laurent Wauquiez) ainsi que des «non alignés», à commencer par Nathalie Kosciusko-Morizet qui plaidait justement pour un nouveau vote.
M. Copé doit aussi tenir une conférence de presse au siège de l’UMP. La 11e journée pourrait donc apporter son lot de rebondissements.