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L'UE fait bloc derrière Londres dans l’Affaire Skripal

L'hypothèse de sanctions est envisagée


Mardi 20 Mars 2018

 Les chefs de la diplomatie de l'Union européenne ont affirmé lundi leur "solidarité sans réserve" avec Londres dans le dossier de l'ex-espion russe empoisonné au Royaume-Uni, où des experts internationaux doivent mener l'enquête.
Réunis à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont affirmé dans un communiqué Commun prendre "très au sérieux l'évaluation du gouvernement britannique selon laquelle il est fort probable que la Fédération de Russie est responsable".
L'ex-agent double Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, ont été empoisonnés le 4 mars à Salisbury (sud-ouest de l'Angleterre) à l'aide d'un agent innervant identifié comme appartenant à la famille des agents Novitchok, développés par la Russie.
Dans ce contexte, des experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) devaient rencontrer lundi leurs collègues du laboratoire militaire britannique de Porton Down, situé près de Salisbury, et de la police britannique, avant de se voir remettre des échantillons de la substance utilisée.
Ces prélèvements "seront testés dans les laboratoires internationaux les plus réputés" et les résultats de ces tests devraient être connus au mieux "après deux semaines, selon les autorités britanniques.
Alors que l'affaire Skripal a pris des allures de confrontation Est-Ouest, les dirigeants des Etats-Unis, de l'Allemagne et de la France ont apporté leur soutien à l'analyse britannique soutenant qu'il s'agit de la première utilisation d'un agent neurotoxique dans les rues de l'Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, et appelé la Russie à publier tous les détails de son programme Novitchok.
"Que quelqu'un puisse penser qu'en Russie quelqu'un se permettrait de faire de telles choses juste avant l'élection et la Coupe du monde de football, c'est absurde, du grand n'importe quoi", a réagi dimanche soir Vladimir Poutine.
"Nous avons détruit toutes nos armes chimiques sous la supervision d'observateurs internationaux", a-t-il affirmé, assurant que la Russie était "prête" à "participer aux enquêtes nécessaires". "Pour cela, il faut que la partie d'en face (les Britanniques, ndlr) soit aussi intéressée. Pour l'instant, nous ne le voyons pas".
Boris Johnson, venu à Bruxelles chercher le soutien de ses homologues européens, a rétorqué lundi que "les démentis de la Russie sont de plus en plus absurdes".
La veille, il avait affirmé que Londres disposait de "preuves que la Russie a non seulement cherché à développer des agents innervants à des fins d'assassinat ces dix dernières années, mais a aussi fait des réserves d'agents Novitchok".
En réaction, le Royaume-Uni a décidé d'expulser 23 diplomates russes et de geler des contacts bilatéraux. La Russie a répondu en expulsant 23 diplomates britanniques et en ordonnant la cessation des activités en Russie du British Council, un organisme faisant la promotion des relations culturelles et de l'éducation.
Moscou a aussi dit retirer "l'accord sur l'ouverture et le fonctionnement" du consulat britannique de Saint-Pétersbourg.
Boris Johnson a également promis un durcissement de l'arsenal juridique destiné à lutter contre la corruption et le blanchiment d'argent. Les individus "qui ont fait fortune grâce à la corruption et en lien avec le Kremlin, avec Vladimir Poutine" pourraient devoir expliquer l'origine de leurs biens situés au Royaume-Uni, sous peine de saisies.
La réaction de l'Union européenne, préparée lundi par les ministres des Affaires étrangères, sera discutée lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE jeudi et vendredi à Bruxelles.
"Nous souhaitons une unité totale de l'UE et une solidarité avec le Royaume-Uni", a insisté le ministre français Jean-Yves Le Drian.
L'hypothèse de sanctions est envisagée mais aucun ministre ne s'est prononcé explicitement sur la question. "Nous verrons cela lorsque toute la situation sera éclaircie", a expliqué le chef de la diplomatie espagnole Alfonso Dastis.
L'UE est divisée sur les sanctions économiques adoptées afin de punir la Russie pour l'annexion de la Crimée et pour son soutien présumé aux séparatistes qui ont déclenché le conflit en Ukraine au printemps 2014. Elles ont été prolongées de six mois le 13 mars, mais plusieurs Etats membres s'opposent à leur durcissement.

 


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