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L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui fête cette année un demi-siècle d'existence, réexaminera mercredi l'état du marché.
"Un changement de politique ne sera pas nécessaire", a affirmé jeudi son nouveau président en titre, l'Equatorien Germanico Pinto.
"Je pense qu'il n'y aura pas de changement. Le marché fonctionne très bien, nous voyons que les stocks sont élevés. Il n'y a donc pas de panique, pas de pénurie ou de problème d'offre", a expliqué le même jour à l'AFP Abdallah al Attiyah, le ministre qatari du Pétrole.
"Il n'y a pas de raison ni de réduire ni d'augmenter l'offre", a-t-il ajouté.
Les ministres libyen et algérien du pétrole ont tenu des propos dans la même veine récemment. Le cartel, qui pompe 40% de l'or noir mondial, semble donc parti pour reconduire sans états d'âme ses quotas, bien que le Saoudien Ali Al Nouaïmi, chef de file du cartel, n'ait pas encore fait entendre sa voix.
Quant aux analystes, ils parient sans exception sur un statu quo.
"Il n'y a aucune chance que l'Opep augmente son offre", affirme David Hufton, du cabinet PVM.
De fait, tous les paramètres du marché pétrolier sont réunis pour que l'influent groupe de pays pétroliers ne change rien à l'équation. Installés depuis six mois entre 70 et 80 dollars, la fourchette qu'ils jugent idéale pour continuer à investir, les cours donnent entière satisfaction aux producteurs.
Quant aux approvisionnements, ils semblent plus que suffisants pour satisfaire les consommateurs. Dans son dernier rapport, l'Opep a au contraire prévenu qu'elle s'inquiétait d'un excédent, qui pourrait s'aggraver au deuxième trimestre, généralement marqué par un infléchissement de la demande.
"Alors que la reprise économique passe à la vitesse supérieure et que les prix sont au-dessus de 80 dollars, les membres de l'Opep ne vont pas abaisser leurs quotas. Dans le même temps, les craintes sur les marchés de dettes, le chômage élevé aux Etats-Unis et l'équilibre relâché de l'offre et la demande vont dissuader l'Opep de remonter ses niveaux" de production, résume Jason Schenker, du cabinet Prestige Economics.
Ceux-ci ont été fixés à ‡24,84 millions de barils par jour (mbj) lors de la réunion d'Oran, en décembre 2008. Pour enrayer une dégringolade vertigineuse des cours, passés en cinq mois de quelque 150 dollars à moins de 40 dollars, l'Opep avait pris la décision de retirer 4,2 mbj du marché.
Le respect de ce niveau officiel semble d'ailleurs le principal sujet pouvant prêter à discussion. Au fil des mois, les producteurs se sont affranchis de leurs engagements, afin de profiter de la hausse des cours, l'Angola, le Nigeria et l'Iran se montrant les moins disciplinés du lot. Selon l'Agence internationale de l'Energie, les 11 pays soumis aux quotas (excluant l'Irak) ont produit 26,7 mbj en février, soit un dépassement de 1,86 mbj par rapport à la cible officielle.
En incluant l'Irak, l'organisation a pompé 29,2 mbj, la plus grande quantité de pétrole fournie depuis 14 mois.
"Avant de penser à une augmentation ou à une baisse de la production, il faut d'abord respecter les quotas fixés" par l'Opep, a lancé début mars le chef de la délégation libyenne Choukri Ghanem.
"Le communiqué de la réunion pourrait inclure un encouragement à ce que les pays membres adhèrent à leur plafond de production", juge Jason Schenker.