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L'ONU réclame l'arrêt des bombardements de l’armée syrienne

100 morts dans la région de la Ghouta orientale


Libé
Mercredi 21 Février 2018

L'armée syrienne du président Bachar al-Assad a tué au moins 100 civils dont 20 enfants en pilonnant la région de la Ghouta orientale, le bilan le plus lourd sur une journée dans la dernière poche rebelle près de Damas, a indiqué mardi une ONG.
L'ONU a réclamé dans la nuit l'arrêt immédiat des bombardements de l'armée syrienne sur cette enclave rebelle, où sont assiégées plus de 400.000 personnes dans des conditions humanitaires dramatiques.
L'opposition syrienne en exil a dénoncé "une guerre d'extermination" et le "silence international" face aux "crimes" du pouvoir Assad dans la guerre qui ravage la Syrie depuis près de sept ans.
Au moins 100 civils, dont 20 enfants, ont été tués lundi dans les bombardements intensifs du régime, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. D'après son directeur Rami Abdel Rahmane, il s'agit du bilan le plus lourd en pertes civiles en une journée dans cette région depuis début 2015.
Des correspondants de l'AFP ont vu des morts et des blessés dans les hôpitaux de plusieurs villes de la région où les secouristes peinaient à faire face.
Ce carnage qui a fait aussi 450 blessés, selon l'OSDH s'est produit alors que le régime renforce ses positions autour de l'enclave assiégée, ce qui laisse présager une offensive terrestre.
Les raids aériens et le pilonnage de l'artillerie continuent sur plusieurs villes de cette région assiégée depuis 2013 par le régime et en proie à des pénuries, ont rapporté mardi des correspondants de l'AFP.
Les bombardements de civils "doivent cesser maintenant", a déclaré le coordinateur de l'ONU pour l'aide humanitaire en Syrie, Panos Moumtzis. "Il est impératif de mettre fin immédiatement à cette souffrance humaine insensée", a dit M. Moumtzis dans un communiqué.
"La récente escalade de la violence aggrave une situation humanitaire déjà précaire pour les 393.000 habitants de la Ghouta orientale, dont beaucoup sont des personnes déplacées", a souligné M. Moumtzis.
Selon le directeur de l'OSDH, "le régime bombarde intensément la Ghouta orientale en vue d'une offensive terrestre" et après avoir massé des renforts autour de la zone.
Dans une morgue improvisée de la ville de Douma, un homme effondré, Nidal, pleurait près du corps sans vie de sa fille Farah.
Dans les hôpitaux de fortune, des parents cherchaient désespérément leurs enfants, morts ou vivants. Un homme éclatait en sanglots en découvrant la dépouille de son nouveau-né posée sur une couverture, à côté d'une flaque de sang.
A Hammouriyé, les civils paniqués cherchent à s'abriter des frappes. "Nous n'avons plus que la miséricorde de Dieu et nos sous-sols où nous nous cachons", a déclaré à l'AFP un habitant. "Nous n'avons aucune alternative".
Le 5 février, l'armée avait déclenché une campagne aérienne de cinq jours d'une intensité inédite sur la Ghouta, faisant environ 250 morts parmi les civils et des centaines de blessés.
Dans son communiqué, la coalition de l'opposition a accusé la Russie, alliée du régime, de chercher "à enterrer le processus politique" en vue d'une solution au conflit qui a fait depuis le 15 mars 2011 plus de 340.000 morts.
Le régime veut reprendre la Ghouta orientale pour mettre fin aux tirs de roquettes des rebelles sur la capitale. Six roquettes se sont abattues sur Damas dimanche soir faisant un mort, selon les médias officiels.
Depuis le 5 février, plus de 20 civils ont péri dans des bombardements rebelles sur Damas. Lundi, des habitants de quartiers proches des zones rebelles se préparaient à quitter leur foyer par peur de nouveaux tirs de roquettes en cas d'un assaut de l'armée.
Après avoir opposé les rebelles au régime, la guerre en Syrie s'est complexifiée avec l'implication de groupes jihadistes et de puissances régionales et internationales.
A Afrine, dans le nord-ouest, la Turquie mène depuis le 20 janvier une offensive contre une milice kurde syrienne, les Unités de protection du peuple (YPG), qu'elle considère comme "terroriste".
Le régime syrien devait commencer à déployer des troupes dans cette enclave kurde devenue de facto semi-autonome, en soutien aux Kurdes. Selon l'agence officielle syrienne Sana, les forces prorégime "rejoindront la résistance contre l'agression turque".


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