Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Javad Zarif a estimé mercredi que les négociations sur le nucléaire avec le groupe P5+1 à Vienne se déroulaient "bien" et s'est dit "optimiste" concernant la conclusion d'un accord avant la date butoir du 20 juillet.
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne) et l'Allemagne poursuivent les discussions avec les négociateurs iraniens pour s'accorder sur l'encadrement du programme nucléaire de la république islamique.
En novembre dernier, l'Iran et le groupe P5+1 ont conclu un accord intérimaire prévoyant l'arrêt par Téhéran de ses activités nucléaires les plus sensibles en échange d'une levée limitée de certaines sanctions.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui conduira la délégation iranienne à Vienne, a dit s'attendre à des discussions plus difficiles cette semaine que lors de l'ouverture des pourparlers à la mi-février, car les deux parties devront trouver un terrain d'entente sur des points d'achoppement comme le réacteur à eau lourde d'Arak ou le niveau d'enrichissement de l'uranium.
Selon l'agence de presse iranienne IRNA, Mohammad Javad Zarif a annulé lundi soir le dîner traditionnellement prévu à la veille de l'ouverture des discussions en raison du comportement "non diplomatique" de Catherine Ashton lors de sa visite il y a 10 jours à Téhéran, où elle avait rencontré des militants des droits de l'Homme.
Selon un haut responsable iranien, le guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei, a néanmoins donné carte blanche aux négociateurs pour apporter aux Occidentaux des garanties sur le caractère purement civil du programme nucléaire de Téhéran.
"Mais la ligne rouge est la fermeture de tout site nucléaire et l'arrêt de l'enrichissement", ajoute ce responsable.
"Les discussions vont devenir de plus en plus difficiles car les faucons à Téhéran surveillent de très près les discussions", dit-il par allusion aux conservateurs, puissants au sein du clergé et de l'appareil de sécurité, et très méfiants vis-à-vis de la politique d'ouverture engagée par le président Hassan Rohani depuis sa prise de fonction en août 2013.
L'enjeu des négociations, résume un haut responsable américain, est de "s'appuyer sur le travail de nos experts, réduire les divergences, prendre des décisions difficiles sur les points de désaccord".
L'accord est entré en vigueur le 20 janvier pour une période de transition de six mois s'achevant le 20 juillet au cours de laquelle doivent être précisés les détails nécessaires à un règlement définitif du contentieux vieux de plus de dix ans.