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Un tribunal turc a condamné mercredi dernier le maire d'Istanbul à deux ans, sept mois et 15 jours de prison avec interdiction d'exercer des fonctions politiques avançant comme chef d’inculpation supposé « insulte aux membres du Conseil électoral suprême de Turquie ».
« L’IS apprend avec une profonde inquiétude la dernière décision judiciaire concernant Ekrem İmamoğlu à cause de remarques politiques qu’il aurait faites après son élection en 2019 », selon un communiqué de presse de l’Internationale socialiste parvenu à Libé. Et de préciser : « Nous sommes extrêmement inquiets car la dernière décision judiciaire privera M.
Ekrem İmamoğlu de sa fonction politique pour la durée de sa sentence de deux ans, sept mois et 15 jours et le contraint à quitter sa fonction en tant que maire d’Istanbul. Cette évolution vient compromettre davantage les processus démocratiques en Turquie, particulièrement en vue des élections générale et présidentielle qui se dérouleront en 2023 dans le pays ».
A cet égard, l’IS a appelé « les instances judiciaires de la Turquie, notamment la Cour d’appel qui devrait entériner cette décision avant d’être appliquée, à faire preuve d’engagement en faveur de la justice, de l’État de droit et de l’indépendance de la justice ».
Il y a lieu de souligner que plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont réunies jeudi à Istanbul en présence de tous les leaders de l'opposition turque pour soutenir Ekrem Imamoglu. Ce dernier s'est adressé à la foule massée devant le siège de la municipalité. "Ils ont effacé vos votes!" a-t-il lancé devant une marée de drapeaux rouges de la Turquie. "Ce n'est pas mon procès mais le procès de la justice et de l'équité", a-t-il insisté, assurant n'avoir "absolument pas peur de cette décision illégitime".
"Je n'ai pas de juges pour me protéger mais j'ai 16 millions de Stambouliotes et notre nation derrière moi", a-t-il enchaîné, avant de conclure : "Tout ira bien!" - le slogan de sa campagne victorieuse pour la mairie en 2019.
C'est la première fois que les six partis d'opposition se retrouvent ainsi en meeting public depuis le lancement de leur plateforme commune pour affronter le président Recep Tayyip Erdogan lors des élections présidentielles et parlementaires en 2023.
A rappeler qu’Ekrem Imamoglu a été élu maire d'Istanbul en mars 2019, ce qui a constitué un bouleversement historique pour l’AKP qui contrôlait la ville depuis près de deux décennies. Après la contestation du gouvernement des résultats des élections en invoquant des irrégularités, une nouvelle élection organisée en juin de la même année a transformé la faible avance, de 13.000 voix, d’Ekrem Imamoglu, en une marge de 800.000 voix.
Ekrem Imamoglu a été accusé d'avoir insulté les membres du conseil électoral dans un commentaire qu'il a émis en novembre 2019, qualifiant l'annulation des élections de "folie".
H.T