L’Eté des Ayt Warayn à Tahla


Mustapha Elouizi
Mercredi 7 Août 2019

L’Eté des Ayt Warayn à Tahla
Les douars ont aussi le droit à la joie et à la détente. La première édition du Festival « Eté des Ayt Warayn », clôturée en apothéose, dimanche soir à la petite localité d’Aïn Fendal, à Tahla, a vraiment mis en œuvre ce principe. La Tamawayte, célèbre chant des forêts du Moyen Atlas, a été au menu, sous les youyous et applaudissements d’une population avide de ce genre de manifestation. Et qui  pourrait la chanter mieux que l’artiste amazighe Chrifa Kersit ?
Voix sublime, verbe pénétrant et présence rayonnante, Chrifa a ébloui un public faisant environ cinq fois le nombre  des habitants du village de Fendal. Elle emporta ainsi les foules à la faveur de ses chansons traitant de l’amour, de la terre, du voyage et des rapports humains … Les danseuses populaires l’accompagnant se sont mêlées au public semant la joie parmi femmes, enfants et hommes. Le pic de cette soirée qui a eu lieu en présence du ministre de la Culture, Mohamed Laaraj, a été le morceau  repris par tous de l’artiste feu Mohamed Rouicha : Inas Inas. Là, l’ambiance du site allait augmenter d’un cran. Le public présent s’est transformé en chorale et le petit village baignait gracieusement dans ce sentiment humain d’unité et de communion.
Le choix de l’emplacement du festival au cœur même du village, avec une scène modeste, des lumières normales, des tentes caïdales des deux côtés de la scène a donné à cette fête son empreinte authentique et conviviale rappelant les anciennes réunions tribales. «Nous sommes d’accord pour un festival qui consacre une âme profonde mariant l’artistique et  l’authentique et offrant une occasion de joie et de bonheur aux populations locales, n’ayant pas toujours la possibilité de vivre pareils moments ailleurs», a déclaré à Libé, Aziz Bouramdane, directeur de l’ « Eté des Ayt Warayn ».
Cette première édition, initiée par l'Association Izmawn, a été une occasion propice, par ailleurs, pour aborder une thématique préoccupant la population locale, à savoir les nouvelles dispositions portant modification du Dahir de 1919 relatif aux terres collectives. Universitaires et spécialistes sont intervenus pour expliquer et analyser les contours de ces nouvelles mesures. «Nous avons besoin de savoir comment nous allons nous conduire dorénavant à l’égard de cette question posant souvent des problèmes épineux et semant parfois même des divisions entre les membres de la même communauté », indique Mr Ait Iâzza, l’un des délégués des terres collectives dans cette région.
Et en guise d’encouragement des élèves du  douar Aït Fendal, les organisateurs ont pensé rendre hommage à ceux et celles ayant obtenu de très bonnes moyennes aux examens de cette année scolaire. Un moment festif de ce festival qui compte bien continuer sur sa lancée.


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