L'Etat islamique (EI), groupe de jihadistes extrémistes, a affirmé mardi avoir décapité le journaliste américain James Foley et menacé d'en tuer un autre en représailles aux frappes aériennes américaines en Irak.
Dans une vidéo diffusée sur Internet, l'EI montre un homme masqué et habillé de noir qui semble couper la gorge de James Foley, qui avait été enlevé par des hommes armés en novembre 2012 en Syrie. Dans cette vidéo, les jihadistes montrent aussi les images d'un autre journaliste américain identifié comme étant Steven Sotloff. Ils menacent de l'exécuter à son tour si le président américain Barack Obama ne met pas fin aux frappes aériennes américaines en Irak. La vidéo d'un peu moins de cinq minutes, qui s'intitule "Message à l'Amérique" a été tournée dans une zone désertique sans qu'il soit possible de savoir où.
L'homme masqué qui semble procéder à l'exécution du journaliste, s'exprime en anglais avec un accent britannique.
Les Etats-Unis, réengagés militairement pour la première fois en Irak depuis leur retrait en décembre 2011, ont mené depuis le 8 août plusieurs dizaines de frappes aériennes contre les jihadistes de l'EI.
Lundi, Barack Obama a affirmé que son pays entendait "poursuivre une stratégie à long terme" de lutte contre l'EI, en soutenant le nouveau gouvernement irakien que doit former le Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi.
Les forces irakiennes ont attaqué mardi les jihadistes sur plusieurs fronts en Irak, y compris dans l'ex-fief de Saddam Hussein à Tikrit, au moment où l'ONU préparait une vaste opération humanitaire pour aider un demi-million de déplacés par les violences.
Un pont aérien d'aide sera établi entre Aqaba en Jordanie et Erbil, la capitale du Kurdistan, puis dans les dix jours suivants, de l'aide sera acheminée par convois terrestres de Turquie et Jordanie.
Fortes du soutien aérien américain qui a commencé à cibler les positions jihadistes le 8 août, les forces kurdes et gouvernementales ont contre-attaqué, reprenant certains villages dans le Nord et surtout le barrage de Mossoul dimanche, le plus grand du pays. Sa reprise a constitué le plus important revers infligé à l'EI.
Des combats se déroulaient encore dans des secteurs proches du barrage, avec de nouveaux raids américains en appui, selon un responsable militaire kurde.
Les forces gouvernementales, appuyées par des milices et des tribus, combattaient aussi les jihadistes pour reprendre des localités au nord, à l'est et à l'ouest de la capitale irakienne.
Mais plus tard dans la journée, la progression des forces gouvernementales a été stoppée et elles se sont retirées des environs de la ville Tikrit.
L'armée avait déjà tenté, sans succès, de reprendre cette ville située à 160 km au nord de Bagdad.
L'EI est aussi attaqué dans l'ouest de l'Irak, où de puissantes tribus sunnites, appuyées par les forces gouvernementales, se sont soulevées contre les jihadistes dans la province d'al-Anbar.