
En revanche, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a salué cette «décision courageuse et responsable, en accord avec le pouls de l'opinion arabe, égyptienne et palestinienne».
«Cette décision a été prise dans le contexte de l'accord entre le Hamas et le Fatah, ce qui crée une situation très problématique», a déclaré à la radio le ministre israélien chargé de la défense passive, Matan Vilnaï.
Le Fatah, le parti du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas au pouvoir en Cisjordanie, et le Hamas ont annoncé début mai au Caire un accord pour la formation d'un gouvernement composé de personnalités indépendantes en vue d'élections d'ici un an, soldant plus de quatre ans de divisions.
L'agence officielle égyptienne MENA a annoncé mercredi que l'Egypte allait ouvrir à compter de samedi Rafah, le seul point de passage de la bande de Gaza non contrôlé par Israël.
«L'ouverture du passage fait partie des efforts égyptiens destinés à mettre fin aux divisions interpalestiniennes et à réaliser la réconciliation nationale» palestinienne, a souligné la MENA.
L'enclave palestinienne est soumise à un blocus israélien depuis cinq ans. M. Vilnaï a toutefois remarqué que «les nouvelles autorités égyptiennes n'ont pas encore dérogé à l'accord de paix entre les deux pays», et rappelé que le dossier de Rafah ne faisait pas partie de l'accord de paix de 1979.
«Cette question fait partie de l'accord d'Oslo» (1993) entre Israël et l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) et «nous devrons en discuter», a ajouté M. Vilnaï, sans autre détail.
Depuis que le président égyptien Hosni Moubarak a cédé le pouvoir sous la pression de la rue le 11 février, les nouvelles autorités égyptiennes ont desserré l'étau sur le passage de Rafah, qui n'était auparavant ouvert que de manière exceptionnelle, quelques jours par mois, essentiellement pour des raisons humanitaires.
La mesure ne surprend pas, puisque le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil al-Arabi, avait annoncé il y a quelques semaines que son pays s'apprêtait à ouvrir de manière permanente la frontière avec Gaza, dans la foulée de l'accord de réconciliation, parrainé par Le Caire.
De très nombreux tunnels ont été creusés sous la frontière entre l'Egypte et la bande de Gaza pour faire passer toutes sortes de marchandises. Imposé en juin 2006 à la suite de l'enlèvement du soldat israélien Gilad Shalit, le blocus illégal de Gaza a été renforcé après la prise de contrôle du territoire par le Hamas.
Israël a assoupli son embargo à la suite de pressions internationales consécutives à l'assaut de sa marine le 31 mai 2010 contre une flottille humanitaire (9 tués turcs) qui tentait d'atteindre Gaza. Mais il a maintenu un strict blocus maritime et l'interdiction de la plupart des exportations.