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Le président islamiste Mohamed Morsi a lui-même fixé un lourd cahier des charges à la dizaine de nouveaux ministres en majorité titulaires de portefeuilles économiques, dont celui des Finances, qui ont fait leur entrée dimanche dans le gouvernement de Hicham Qandil.
Le gouvernement doit «accélérer les efforts pour relancer l’économie et la croissance, attirer les investissements, consolider les exportations, encourager le tourisme, créer de nouveaux emplois et améliorer les services publics», a-t-il déclaré.
Des discussions avec le Fonds monétaire international pour un prêt de 4,8 milliards de dollars devaient reprendre lundi au Caire avec le responsable du Fonds pour le Moyen-Orient, Masood Ahmed. L’obtention de ce prêt est considérée par beaucoup comme une condition indispensable au redressement, mais pas sans dangers sur le plan social.
«Les indicateurs sont alarmants», estime Ahmed el-Naggar, économiste auprès du Centre d’études al-Ahram. «Le tourisme, qui rapportait autrefois 13 milliards de dollars par an, ne rapporte plus que 8,8 mds».
Quant au chômage, il a progressé de 9 à 12% de la population active en deux ans, ajoute-t-il en considérant toutefois ces chiffres très en deçà de la réalité dans un pays où 40% de la population vit avec deux dollars ou moins par jour.
Dernier signe d’inquiétude en date, la monnaie égyptienne vient de tomber en quelques jours de 6 à 6,4 livres pour un dollar, une dépréciation encore modérée mais dont la soudaineté a mis en exergue la fragilité du pays.
Le ministre du Plan, Achraf Abdel Fattah al-Arabi, vient de déclarer dans la presse que le déficit pourrait bondir de 50%, à 200 milliards de livres (31 mds USD), par rapport aux prévisions pour l’année fiscale 2012-2013 «si de strictes mesures économiques ne sont pas mises en place».
«Pour que le système marche, la confiance doit revenir rapidement, et il faut commencer par un accord avec le FMI», souligne l’agence de notation Fitch dans un récent communiqué sur la réforme du régime des changes égyptien.
Le nouveau ministre des Finances, El-Morsi El-Sayed Hegazy, un universitaire spécialiste de la finance islamique, s’est dès son investiture déclaré «disposé à parachever les consultations avec le FMI pour conclure le prêt».
Ce prêt est jugé décisif pour débloquer d’autres financements internationaux et accompagner des réformes difficiles.
Mais des mesures de rigueur y sont associées, en particulier une révision des coûteuses subventions d’Etat aux carburants ou à des produits alimentaires, qui permettent de garder des prix très bas sur beaucoup de produits de base.
En décembre, M. Morsi a dû geler quelques heures avant leur entrée en vigueur des hausses de taxes sur de nombreux produits de consommation courante, sacrifiant au moins provisoirement le redressement des finances publiques pour éviter des tensions sociales.