L’un et l’autre pays connaissent des turbulences au niveau de la rue et de la gouvernance.
Après avoir réussi son soulèvement et mis hors du pays autocrates qui ont dirigé le pays sous la botte pendant des décennies, la rue pense avoir acquis la légitimité d’imposer son point de vue, sa « loi » sur la marche du pays.
Les jeunes de Sidi Bouzid en Tunisie et ceux de la place Tahrir en Egypte sont convaincus de leur droit à décider eux-mêmes de l’avenir de leur pays. Ils vont jusqu’à considérer qu’ils sont désormais partie prenante du nouveau pouvoir.
Or, les choses ne se passent pas toujours comme on le voudrait.
Après l’euphorie des premiers jours, la réalité, l’évidence finit par s’imposer. Il s’agit de diriger un pays, une population. L’entreprise est complexe et exige des compétences et le sérieux !
Certes, les protestataires ont eu à intervenir les premiers temps dans la marche du pays encore groggy faisant et défaisant les gouvernements et donnant la chasse d’une manière improvisée aux anciens dirigeants.
Sans oublier l’apparition tonitruante de toutes les forces politiques ou politiciennes qui ont trouvé là une opportunité inespérée pour refaire surface, elles qui ont été pendant longtemps interdites d’activités et même de paroles.
Nous avons assisté dans l’un comme l’autre pays à une pléthore de manifestations de ces formations chacune voulant s’imposer et prendre du terrain, les unes au détriment des autres, et chacune se présentant comme la représentante légitime du peuple usurpant sans vergogne la révolution de la jeunesse du pays.
Il ne fait aucun doute que la jeunesse du monde arabe qui a entrepris son soulèvement réclamant dignité et justice sociale ne doit pas être frustrée de son action, lequel soulèvement a trouvé écho au-delà des frontières arabes.
Cependant, la jeunesse arabe doit se montrer mature, responsable et donc réaliste pour aider à construire un nouveau monde arabe démocratique, à l’écoute de sa jeunesse et sa reconnaissance.