
Il s’agit de la première crise diplomatique de cette ampleur entre Ryad et Le Caire depuis la chute du président Hosni Moubarak en février 2011.
Le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, numéro un du Conseil suprême des forces armées (CSFA) qui dirige l’Egypte depuis quatorze mois, a aussitôt pris contact avec le gouvernement saoudien pour tenter de le faire revenir sur cette «décision surprise», a déclaré l’agence de presse égyptienne Mena.
En réponse, le roi Abdallah d’Arabie a déclaré qu’il étudierait la question dans les jours qui viennent, rapporte l’agence de presse saoudienne SPA.
Des manifestations ont récemment été organisées devant l’ambassade d’Arabie saoudite au Caire pour dénoncer l’arrestation le 17 avril, à son arrivée à l’aéroport de Djeddah où il se rendait en pèlerinage, de l’avocat égyptien Ahmed el Guezaoui.
L’agence SPA explique les décisions du gouvernement saoudien par ces «manifestations injustifiées» et par les tentatives répétées de la foule de pénétrer à l’intérieur des missions diplomatiques saoudiennes, «ce qui constitue une menace pour la sécurité des employés».
Pour tenter de calmer les choses, le ministère égyptien des Affaires étrangères a dénoncé dans un communiqué les «actes irresponsables» des manifestants, «néfastes pour les relations étroites et profondes entre l’Egypte et l’Arabie saoudite», présentée comme un «pays frère».
Guezaoui, accusé d’avoir insulté le roi Abdallah, avait été condamné par contumace par la justice saoudienne à un an de prison et à vingt coups de fouet, selon ses proches, mais n’avait pas été informé de ce jugement avant de se rendre ce mois-ci en Arabie saoudite.
Toujours selon sa famille, cette condamnation est due à ses critiques concernant les conditions de vie des détenus égyptiens dans les prisons saoudiennes.
Les autorités saoudiennes, quant à elles, affirment qu’il a été arrêté à Djeddah parce qu’il tentait d’introduire dans le pays plus de 21.000 pilules de Xanax, un anxiolytique interdit dans le royaume wahabbite.
Dans un communiqué, le parti politique des Frères musulmans a estimé que les manifestations devant l’ambassade d’Arabie saoudite au Caire avaient traduit «le souhait des Egyptiens de préserver la dignité de leurs citoyens dans les pays arabes».
«Nous appelons le Conseil suprême des forces armées à prendre des mesures pour résoudre le problème Guezaoui d’une façon qui garantisse la dignité des Egyptiens et préserve dans le même temps la vitalité des relations égypto-saoudiennes», a indiqué le Parti de la liberté et de la justice.