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L'Allemagne, démunie, face à un emballement de l'épidémie


Libé
Jeudi 11 Novembre 2021

L'Allemagne, démunie, face à un emballement de l'épidémie
Plus de contaminations et plus de malades à l'hôpital: l'épidémie de Covid-19 s'emballe en Allemagne, où la barre des 50.000 nouvelles infections quotidiennes a été franchie et où les autorités semblent démunies pour endiguer la situation.


Ce retour du virus met le gouvernement sous pression: la chancelière sortante Angela Merkel exhorte à prendre des mesures urgentes mais sa marge de manoeuvre est limitée car son équipe est uniquement chargée d'expédier les affaires courantes avant la formation d'une nouvelle coalition.


Appelé à lui succéder à la tête du pays, le social-démocrate Olaf Scholz voit se profiler la première crise d'un mandat qu'il ne devrait pas entamer avant le mois de décembre et la conclusion des négociations entre son parti SPD, les écologistes et les libéraux.
 Pour afficher leur détermination à agir, les trois formations ont présenté jeudi matin au Parlement des propositions nationales pour lutter contre la résurgence de l'épidémie.


Olaf Scholz, dont les apparitions publiques ont été rares ces derniers jours, devait prendre la parole devant les députés.
 Cette session intervient alors que l'Allemagne a enregistré jeudi un nombre record de nouvelles infections au Covid-19 avec 50.196 cas supplémentaires en 24 heures, selon l'institut de veille sanitaire Robert Koch.


C'est la première fois que le seuil de 50.000 nouveaux cas quotidiens est franchi depuis le début de la pandémie.
 Le taux d'incidence sur sept jours, qui mesure le nombre de nouvelles infections pour 100.000 habitants, s'élève désormais à 249,1, avec des situations alarmantes dans les Länder de Saxe (521), de Thuringe (469,2) ou en Bavière (427).
 Le nombre de décès en 24 heures grimpe également, s'élevant jeudi à 235. La pression est croissante sur les unités de soins hospitaliers.

L'Allemagne a déjà dû commencer à transférer des patients des régions les plus touchées, notamment dans l'est du pays plus réfractaire à la vaccination, vers des régions où la situation épidémique est encore sous contrôle.


Angela Merkel avait jugé mercredi "dramatique" la reprise des infections dans le pays, particulièrement notable depuis le mois d'octobre. "La pandémie se propage à nouveau de façon spectaculaire", avait déploré son porte-parole, appelant à l'action les autorités régionales, compétentes en matière sanitaire.


Cette flambée est notamment attribuée au taux de vaccination relativement faible de la population en Allemagne, un peu plus de 67%. Aucune obligation vaccinale n'a été imposée dans le pays, y compris pour le personnel soignant.
 Le ministre de la Santé Jens Spahn avait récemment qualifié cette nouvelle vague infectieuse de "pandémie des non vaccinés".


Plusieurs Etats particulièrement touchés ont commencé à réagir en introduisant de nouvelles restrictions visant les personnes non vaccinées.
 Ainsi, à compter de lundi, Berlin va leur interdire l'accès notamment aux restaurants sans terrasse, aux bars, aux salles de sport et aux salons de coiffure.


Un test négatif ne permettra plus d'avoir accès à ces lieux publics si les usagers ne sont pas vaccinés ou ne peuvent prouver qu'ils sont guéris de la maladie.


Ce type de dispositif dit "2G", pour "geimpft" (vacciné) ou "genesen" (guéri), est déjà entré en vigueur cette semaine en Saxe, Etat-région situé en ex-RDA où le taux de vaccination est très inférieur à la moyenne nationale.
 Au total, près de 4,9 millions de personnes ont été contaminées par le Covid-19 en Allemagne depuis le début de la pandémie.


Parmi les mesures que devaient présenter jeudi au Parlement les partis de la future coalition gouvernementale, valables à l'échelle nationale, figurent une généralisation de l'exclusion des personnes non vaccinées de certains événements en intérieur, des mesures de prévention plus strictes sur le lieu de travail et la possibilité d'exiger des tests PCR au lieu de tests rapides.


Les nouveaux partenaires au sein de la coalition souhaitent également réintroduire le test gratuit de dépistage du coronavirus, qui a été abandonné le mois dernier.
 Ces propositions seront examinées par le Bundestag, la Chambre basse du Parlement, cette semaine et devraient entrer en vigueur à la fin du mois.
 Ces trois partis ont, en revanche, exclu d'imposer la vaccination obligatoire contre le Covid-19 et un confinement à l'échelle fédérale.


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