L’Académie du Royaume organise un side event sur la coopération Afrique-Méditerranée-Europe pour “une gouvernance durable de l’Océan”


Libé
Jeudi 12 Juin 2025

L’Académie du Royaume organise un side event sur la coopération Afrique-Méditerranée-Europe pour “une gouvernance durable de l’Océan”
L’Académie du Royaume du Maroc a organisé, mercredi à Nice, un side event consacré à la coopération Afrique-Méditerranée-Europe pour « une gouvernance durable de l’Océan », en marge de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC-3) qui se tient jusqu'au 13 juin dans la ville azurienne.

Placée sous le thème « Coopération pour une gouvernance durable de l’Océan rassemblant l’Afrique, la Méditerranée et l’Europe », cette rencontre scientifique coorganisée avec l’ONG gouvernementale "La Saison Bleue" dans le sillage de la consultation régionale africaine pour l’UNOC3 et du Blue Africa Summit tenus à Tanger en octobre dernier, a réuni des acteurs clés d’Afrique, de la Méditerranée et d’Europe en vue de contribuer à la réflexion pour tracer les contours d’un partenariat renforcé, s’appuyant sur la « Feuille de Route à Horizon 2030 : Co-pilotage du Partenariat Afrique-Europe pour l’Océan ».

A cette occasion, le directeur exécutif de l'Académie du Royaume du Maroc, Bachir Tamer, qui modérait les échanges, a souligné que les enjeux de ce partenariat, et plus globalement la coopération régionale et la collaboration sud-sud et nord-sud, sont au cœur des préoccupations du Maroc, sous le leadership de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mettant en avant à cet égard le message fort adressé par le Souverain aux participants au Sommet "L’Afrique pour l’Océan", organisé lundi dans le cadre de l’UNOC 3 et dont lecture a été donnée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, Représentante de SM le Roi, qui coprésidait le sommet avec le Président français, SEM. Emmanuel Macron.

Dans ce message, a-t-il rappelé, SM le Roi souligne que le Maroc plaide pour une relecture stratégique du rôle maritime africain qui se situe autour de plusieurs axes : une croissance bleue, une coopération sud-sud renforcée et une intégration régionale autour des espaces océaniques, et une effectivité maritime par les synergies atlantiques.

Abondant dans le même sens, le président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS), Abdelmalek Alaoui, a souligné qu’«en droite ligne avec le message Royal à l’UNOC, nous devons repenser l’océan non juste comme une ressource à protéger, mais comme un espace à gouverner », comme l’a résumé le Souverain: "L’océan est et restera un trait d’union et un horizon partagé qu’il nous appartient à tous de protéger et d’aménager en un espace de paix, de stabilité et de développement".

"Ces paroles nous obligent en tant que Marocains, Africains, et Méditerranéens", a affirmé l'expert à l'adresse d'une assistance prestigieuse, composée d'acteurs des deux rives issus de différentes sphères (institutionnels, scientifiques, économistes, ONGs...)

Intervenant lors d’une table ronde sur "La gouvernance face aux défis de l’économie bleue en Afrique", M. Alaoui a identifié « trois failles » sur lesquelles butent actuellement les efforts africains de gouvernance océanique, à savoir « une gouvernance fragmentée et peu inclusive », « un déficit de souveraineté technologique et informationnelle » et « l’absence de diplomatie bleue coordonnée ».

Le président de l’IMIS s’est joint, en outre, aux différentes voix qui, à l’instar de celle de Pascal Lamy, Co-président du Groupe de Stratégie Afrique-Europe pour l’Océan, Fondation Afrique Europe (AEF), se sont élevées lors de cette rencontre en faveur de la promotion de la recherche et de la science dans le cadre de partenariats public-privé et des approches interdisciplinaires, pour aider les pays africains à faire face aux défis océaniques, notamment sur le plan de l’observation avec des données ouvertes pour éclairer les décideurs.

La formation et le renforcement des capacités des pays africains dans ce domaine figurent également parmi les recommandations des participants qui insistent notamment sur l’importance d’associer les jeunes et les acteurs locaux à ces efforts.

La rencontre s’est clôturée par la présentation du «Pacte pour une Afrique bleue durable» par l’Envoyé spécial du Président de la République française pour la Conférence des Nations unies sur l’océan, Ambassadeur pour les pôles et les océans, Olivier Poivre d’Arvor, dans la perspective de la 3-ème édition du Blue Africa Summit qui se tiendra, les 9 et 10 octobre à Tanger.

Ce pacte qui se veut une étape majeure, établissant une feuille de route concrète pour renforcer la coopération entre l’Afrique, la Méditerranée et l’Europe, s'engage résolument à aligner les actions sur l’Objectif de Développement Durable n°14 (ODD14) "Vie aquatique", relatif à la conservation et à l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines, en préservant la santé des océans, en soutenant la prospérité des communautés côtières, et en assurant un développement durable inclusif pour toutes les populations dépendantes de la mer.

«Il faut que l'Afrique bleue ait une feuille de route, un programme concret, un agenda », a plaidé, dans une déclaration à la MAP, M. Poivre d’Arvor, précisant que le prochain Blue Africa Summit réunira à Tanger quatre collèges, à savoir celui de la gouvernance, des scientifiques d'un côté, des collectivités et des Etats de l'autre, en plus de ceux concernant «les entreprises et le monde économique», et «les organisations non-gouvernementales».

« Ces quatre collèges vont travailler pendant un an et ils remettront en octobre 2026, à l'occasion du quatrième Blue Africa Summit, la feuille de route avec des financements pour lancer vraiment cette route africaine bleue », a-t-il expliqué.

Co-organisé par La Saison Bleue et l'Académie du Royaume du Maroc, fondateurs du Blue Africa Summit (Tanger), l’événement AMEC (Africa-Mediterranean-Europe) associe de nombreux acteurs stratégiques : la Fondation Afrique-Europe (AEF), la Commission européenne et la Blue Mission Med, l’Union africaine (UA), l’Union pour la Méditerranée (UPM), la Commission de l'océan Indien (COI), Goumbook (Mena Ocean), l’Institut Jacques Delors, l’Institut océanographique Paul Ricard, l’Institut de recherche pour le développement (IRD), le MedPAN et l’UNEP/PAM.


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