Les forces ukrainiennes préparaient mardi le blocus des places fortes des insurgés, Donetsk et Lougansk, avec l'objectif déclaré d'obtenir leur reddition, alors que Kiev recevait à nouveau le soutien verbal de Washington contrastant avec une position plus nuancée des Européens. Le gouvernement ukrainien ne négociera pas avec les rebelles tant qu'ils n'auront pas déposé les armes, a déclaré le ministre de la Défense Valeriï Gueleteï, cité mardi sur le site web de son ministère.
Il n'a pas été possible d'obtenir une réaction des responsables séparatistes à Donetsk, mais dans une vidéo préenregistrée, l'ex-"gouverneur populaire" autoproclamé Pavel Goubarev a appelé tous les volontaires à prendre les armes. Pour Kiev, "il n'y aura plus de cessez-le-feu unilatéral, toute négociation, quelle qu'elle soit, sera possible uniquement après que les combattants auront déposé définitivement les armes", rejetant implicitement les appels européens au retour à un cessez-le-feu sans conditions.
Mais aux yeux de Kiev, un cessez-le-feu inconditionnel, observé tant que les insurgés contrôlent une partie de la frontière avec la Russie, ne ferait que renforcer ces derniers.
Les présidents américain Barack Obama et français François Hollande, qui ont eu un entretien téléphonique lundi, ont adopté un langage légèrement différent, appelant leur homologue russe Vladimir Poutine à "faire pression sur les séparatistes" prorusses "afin qu'ils acceptent le dialogue avec les autorités ukrainiennes", selon la présidence française.
A Donetsk, la situation était calme mardi matin. En revanche, des tirs étaient signalés à Lougansk, l'autre grande ville de l'Est contrôlée par les rebelles. Un taxi collectif y a été touché par un obus en début de journée, faisant deux morts et quatre blessés, ont annoncé les autorités locales. L'origine des tirs n'a pas été précisée.
A Moscou, qui, selon Kiev, joue un rôle clé en soutenant la rébellion, les succès des forces ukrainiennes sur le terrain n'ont pas suscité de réaction vigoureuse, sa classe dirigeante apparaissant divisée entre les partisans de la ligne dure, poussant à l'escalade du conflit, et ceux de la solution diplomatique, soucieux de l'impact que d'éventuelles nouvelles sanctions pourraient avoir sur l'économie russe.