Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a accusé vendredi la Russie de vouloir lancer "une troisième guerre mondiale" en soutenant l'insurrection séparatiste dans l'est de l'Ukraine, appelant la communauté internationale à "s'unir contre l'agression russe".
"Les tentatives d'agression de l'armée russe sur le territoire de l'Ukraine mèneront à un conflit sur le territoire de l'Europe. Le monde n'a pas oublié la Seconde guerre mondiale et la Russie veut lancer une troisième guerre mondiale", a-t-il déclaré lors d'un conseil des ministres. "Le soutien de la Russie aux terroristes en Ukraine constitue un crime international, et nous appelons la communauté internationale à s'unir contre l'agression russe".
Les autorités ukrainiennes se montraient déterminées vendredi à poursuivre leur offensive contre les séparatistes de l'Est soutenus selon elles par la Russie.
"L'opération antiterroriste continue", a assuré le ministre de l'Intérieur Arsen Avakov. "Les terroristes ont intérêt à être sur le qui-vive 24 heures sur 24. La population pacifique n'a rien à craindre."
Le pouvoir de transition pro-occidental qualifie de "terroristes" les insurgés pro-russes qui occupent les bâtiments publics d'une dizaine de villes des régions russophones de Donetsk et Lougansk, souvent cagoulés, parfois armés, retranchés derrière des barricades de fortune.
Jeudi, les blindés de l'armée ukrainienne ont lancé un assaut contre leur place forte, Slaviansk, avant de rebrousser chemin. Kiev a indiqué avoir tué cinq séparatistes, mais ces derniers ont fait état d'une victime, un jeune homme de 22 ans dont la photo est désormais affichée sur la mairie occupée. La situation y était calme vendredi matin.
Les forces de l'ordre ont également repris jeudi matin le contrôle de la mairie de Marioupol, un port industriel de près de 500.000 habitants sur la mer d'Azov.
Face à cette offensive, la Russie, qui a brandi cette semaine la menace d'une intervention militaire pour défendre ses intérêts et ceux de la population d'origine russe, a lancé des manœuvres impliquant notamment son aviation le long de la frontière ukrainienne.
Washington, qui a de son côté déployé 600 soldats en Pologne et dans les pays baltes, n'a pas tardé à répliquer.
La Russie "n'a pas pris la moindre initiative" pour mettre en œuvre l'accord conclu à Genève pour faire baisser la tension en Ukraine, a accusé jeudi soir le secrétaire d'Etat américain John Kerry, dénonçant "une erreur coûteuse".
Il a également accusé la Russie de faire "des efforts démesurés pour saboter activement le processus démocratique par le biais d'une campagne d'intimidation grossière" en Ukraine, qualifiant les nouveaux exercices menés à la frontière par l'armée russe de "menaçants".