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Quelques minutes seulement après l'intervention de M. Kerry, exposant la vision de l'administration Obama sur le Proche-Orient, Benjamin Netanyahu a dénoncé un discours "biaisé contre Israël" et a vivement reproché au chef de la diplomatie américaine d'être "obsédé" par la question des colonies israéliennes.
Les relations entre les Etats-Unis, en pleine transition politique, et Israël se sont à nouveau tendues depuis l'adoption d'une résolution onusienne sur le sujet vendredi.
L'adoption de cette résolution condamnant les colonies israéliennes, sur laquelle Washington n'a pas opposé de veto - une première depuis 1979 - "visait à préserver la solution à deux Etats" qui se trouve "en grave danger", a expliqué mercredi M. Kerry.
"Si le choix est celui d'un seul Etat, Israël peut être soit juif soit démocratique - il ne peut pas être les deux - et il ne sera jamais vraiment en paix", a noté le secrétaire d'Etat qui doit quitter ses fonctions le 20 janvier.
Car "comment Israël peut-il concilier son occupation perpétuelle avec ses idéaux démocratiques?", a-t-il fait valoir.
Selon le responsable américain, ces deux Etats devraient suivre le tracé des frontières de 1967 - avant la guerre des Six jours -, en procédant à "des échanges de territoires équivalents" issus d'un consentement mutuel.
Israël serait alors reconnu comme un "Etat juif" et Jérusalem comme capitale des deux Etats, a indiqué M. Kerry.
"Pendant plus d'une heure, (John Kerry) a traité de manière obsessionnelle des colonies et a à peine évoqué la racine du conflit, à savoir l'opposition palestinienne à un Etat juif et ce quelles que soient ses frontières", a ensuite déploré M. Netanyahu.
Estimant que "nous n'avons pas à recevoir de leçons de la part de dirigeants étrangers", le chef du gouvernement israélien a reproché à M. Kerry d'être "davantage préoccupé par les colonies plutôt que par le terrorisme" et a espéré que l'administration de Barack Obama "ne provoquera pas de dégâts supplémentaires à l'ONU".
Son opposition de gauche, à l'instar de la députée du parti Meretz Zehava Galon, a toutefois offert un visage différent. Cette dernière a ainsi assimilé la politique de colonisation "à un engin explosif qui ne peut que saboter tout accord sur une solution à deux Etats" israélien et palestinien.
Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a lui rappelé à l'issue du discours de M. Kerry que les Palestiniens étaient prêts à reprendre les négociations "à la minute où le gouvernement israélien acceptera de cesser toutes ses activités de colonisation".
M. Abbas a aussi dit continuer sa coopération étroite avec la France en vue de la réussite d'une conférence internationale sur le Proche-Orient le 15 janvier.
Cette conférence organisée à Paris doit réitérer le soutien de la communauté internationale à une solution à deux Etats. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a d'ailleurs salué mercredi le discours "clair, courageux et engagé" de M. Kerry.
Avec son intervention de mercredi, M. Kerry entendait laisser sa marque sur un processus de paix qu'il a beaucoup porté mais défendait une politique que la prochaine administration ne semble pas prête à suivre.
La colonisation est vue comme un frein majeur au processus de paix, les constructions israéliennes étant effectuées sur des terres qui pourraient appartenir à un futur Etat palestinien.