Kelâat M’gouna : une fête au nom de la rose

L’arôme capiteux senti en ce moment de l’année à Kelâat M’gouna a attiré, lors de la 48ème édition du Moussem des roses organisé tout au long du week-end, des visiteurs en dizaines de milliers. La fête est déjà annoncée à quelques kilomètres de Kelâat M’gouna, car des deux côtés de cette route menant d’Ouarzazate au centre de Kelâat M’gouna, on vit au nom de la rose. Filles et garçons  offrent tout au long de ce la route de 30 km, des colliers de roses aux visiteurs. Une occasion en or de  gagner quelques sous. L’on propose des colliers de différentes qualités à des prix variables. Dix, quinze, vingt, en fonction de la marque de la voiture et de la tête du client. Dans les vergers, certaines femmes continuent la cueillette, enveloppées dans leurs costumes traditionnels. L’on peut distinguer la femme mariée de la célibataire juste par la manière de s’habiller. Sur la place réservée à la fête, les fellahs sont aussi de la partie, avec leurs beaux et très propres djellabas blanches. Ils ne cachent pas leur satisfecit eu égard aux quantités de  roses produites, mais ne cachent pas non plus leur déception quant aux prix de vente et des monopoles de certaines sociétés qui achètent les pétales de cette zone verdoyante. Mais cela ne les dérange pas outre-mesure, puisqu’ils sont habitués à l’autosuffisance sur le plan agricole, leurs vergers sont productifs tout au long de l’année. Grâce à l’agriculture vivrière et au commerce de produits à base de la rose, le quotidien semble relativement sauvé.
Donc à aucun prix, l’on ne ratera le traditionnel rituel où l’heureuse élue Miss Rose doit faire son apparition publiquet, saluant au passage ses voisins, sa famille et tous ces milliers de visiteurs munis tous ou presque de leurs caméras et appareils photos. Ils ne cessent ainsi de capter tout ce qui est beau, étrange, exotique, bref tout ce qui est rose. On l’appelle par son nom, pour dire que c’est l’une des nôtres. Elle répond par un sourire et quelques mots amazighs à ceux et celles qu’elle connaît. Le défilé est riche et varié. Les équipes sportives de la ville, les traditionnelles majorettes d’Ouarzazate et les troupes d’art populaire de la région. Mais celui qui étonnera le plus, n’est autre que ce magicien venu de Zagora et qui s’appelle : Mohamed Kertaoui. Les photographes veulent tous s’approprier son portrait, tellement il est photo-magique d’abord, mais aussi parce qu’il offre à travers son don exceptionnel, la Rokba. Le public qui le connaît, parce qu’il est l’un des fidèles du Moussem, est ensorcelé par ses sifflements et ses mouvements. Dans cette fête, rien n’est aussi encombrant que cette anarchie créée par les agents d’autorité et leurs familles qui se permettent d’être des gents à part. Heureusement que la Rokba de Kertaoui, la danse  de l’abeille font oublier aux gens ces désagréments.

* Vertus d’une rose
 
Pourquoi la « Rosa Damasckina » a-t-elle tout cet attrait ? D’abord, parce que son essence de rose est recommandée en cas de troubles liés au stress (insomnie), aux tensions et dépressions nerveuses, comme sédatif. Elle agit aussi comme un tonique pour les problèmes cardiaques et pour une meilleure circulation sanguine. Outre le fait qu’elle règle les problèmes de foie, d’estomac et d’utérus, l’essence de la rose régule l’appétit et soulage les spasmes gastriques et les nausées. Son efficacité est confirmée pour les dermatoses, les plaies, les couperoses, les gingivites et les aphtes. Quant aux usages cosmétiques, l’essence de rose est  utilisée comme crème hydratante, anti-âge, les lotions et savon. Mais, l’activité la plus importante reste son exportation pour les grandes parfumeries internationales (Opium de YSL, Jicky de Guerlain). Et ce n’est pas un secret si cette essence sert aussi aux besoins de pâtisserie ou de confiserie.