Le favori de la présidentielle en Indonésie, Joko Widodo surnommé Jokowi, gouverneur de Jakarta, a vu son avance se réduire à moins de 3% à la veille de l'élection la plus cruciale dans la troisième démocratie au monde depuis la chute du dictateur Suharto. Il avait pourtant bénéficié dans les sondages pendant des mois d'une large avance allant jusqu'à 30 points sur son seul rival, Prabowo Subianto, un ex-général controversé de l'ère Suharto (1967-1998.
Alors que la lutte entre les deux candidats s'annonce serrée, cette élection est devenue un scrutin test pour l'avenir du pays. En effet, le futur président de l'Indonésie sera confronté à de grands défis pour maintenir la croissance de la première économie d'Asie du Sud-Est, en particulier réduire les coûteuses subventions pour l'essence, augmenter l'aide aux millions de pauvres et rénover des infrastructures vieillissantes. Les deux candidats ont multiplié les promesses pendant la campagne électorale, mais le vainqueur devra agir vite et prendre des mesures impopulaires, soulignent des experts.
Nouveau venu sur la scène politique nationale, Jokowi, qui a échappé pour le moment à tout scandale de corruption dans un pays gangrené par ce fléau, est considéré comme le candidat préféré des marchés. Par contraste, son rival, Prabowo Subianto, ancien gendre de Suharto dont il fut, et sa rhétorique nationaliste, inquiète de nombreux investisseurs étrangers.
L'économie indonésienne a enregistré au cours de la dernière décennie une hausse du Produit intérieur brut (PIB) en rythme annuel de quelque 6%, mais le ralentissement mondial de l'activité s'est répercuté sur l'archipel, qui a affiché au premier semestre la progression du PIB la plus faible depuis 2009 (5,21% en rythme annuel). Première mesure à prendre, réduire le montant des subventions pour l'essence - dont le prix en Indonésie est l'un des plus bas en Asie - qui représentent plus de 20% du bugdet de l'Etat, avertissent les experts.