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Pour le président de l’Association du Forum international du tourisme durable
et du développement local de Zagora, sans une mobilisation
collective, le processus de désertification ira
en s'intensifiant.
Entretien.
Libé : Le 2ème Forum international des oasis et du développement local vient de prendre fin à Zagora. Quelles sont vos attentes à ce propos?
Jaouad Naciri : Il est temps que les différents acteurs concernés par le développement et la promotion des oasis, se réunissent pour élaborer une stratégie commune, visant à favoriser l’essor de ces oasis. Sinon, on assistera à une dégradation inéluctable de ces milieux naturels, à cause des effets néfastes de la nature, et aussi des dégâts causés par l’Homme.
Nous restons persuadés, pour notre part, que les oasis où nous vivons ont énormément de potentialités. Et nous sommes appelés à en tirer le meilleur rendement, au profit des populations locales. Cela conduirait à créer une dynamique économique au niveau de la région. Je dirais même que les oasis ont un rôle à jouer dans l’économie nationale. Par conséquent, on doit dépasser la fameuse dichotomie « Maroc utile/Maroc inutile ». Car certaines régions ont été plus ou moins exclues, par le passé, des différents plans étatiques de développement.
Et elles n’ont pas pu disposer, dans ce contexte, des infrastructures nécessaires. Le manque se faisait donc sentir à différents niveaux. Mais actuellement, suite aux Hautes instructions de Sa Majesté le Roi, les oasis font l’objet d’un réel intérêt. La création de l’Andoza (Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier) s’inscrit d’ailleurs dans ce cadre. Ainsi que les rencontres entre les différents intervenants qui devraient conduire à une solidarité agissante, pour un véritable épanouissement des oasis. D’où l’idée de ce forum, qui est actuellement à sa deuxième édition.
Nous le pensons comme un espace de rencontre et un lieu de réflexion, pour l’élaboration d’une stratégie commune. Sans cette mobilisation collective, le processus de désertification ira en s’intensifiant, ce qui finirait par contraindre la population à émigrer sous d’autres cieux.
Quelles ont été les principales réalisations, dans ce domaine, depuis la première édition de ce forum ?
Comme chacun le sait, Sa Majesté le Roi a ordonné la création de l’Andoza, ce qui prouve l’intérêt porté aux oasis dans la plus haute sphère de l’Etat. Nous devrions donc être à la hauteur de cette sollicitude. Chacun d’entre nous est appelé à contribuer à la promotion des zones oasiennes.
Un effort des plus louables a certes été fait, durant la période précédente. Que ce soit au niveau de l’électrisation ou de l’approvisionnement en eau potable, ou encore de la mise en place de certaines infrastructures. En plus de la réalisation d’un bon nombre de projets. Mais j’insiste encore une fois sur la nécessité vitale de réunir régulièrement les principaux acteurs autour d’une table, afin de dresser un état des lieux. Pour savoir qui fait quoi et permettre à chacun d’assumer pleinement son rôle.
Quels sont les principaux obstacles au développement durable des oasis ?
Il est bien évident que l’oasis constitue un système précaire, vulnérable aux facteurs agressifs de l’environnement. Au premier plan de ces facteurs, il y a la désertification. Citons aussi les maladies qui guettent les dattiers, sans parler du problème d’approvisionnement en eau. Et puis, il faut bien avouer que ces régions ont longtemps été délaissées. Et c’est ainsi qu’elles n’ont pas pu bénéficier des différents programmes nationaux de développement. Cela s’est répercuté négativement sur le secteur agricole dans toute la région. Sachant que ce secteur est le véritable moteur de l’économie. Je voudrais aussi évoquer ‘un autre problème tout aussi important: l’ensemble de ces oasis se situe aux confins du Maroc, près des frontières avec l’Algérie. Coupées pour ainsi dire du reste du pays. Il faudra donc construire des routes qui relient ces régions au reste du Royaume. Depuis Oujda par exemple, jusqu’à Tata si possible.
Il y a un enjeu majeur dans cette région: les ressources en eau.
En ce qui concerne l’eau potable, le manque commence à se faire sentir ici à Zagora. Il est vrai que l’ONEP procède à des investissements, mais le problème est que les eaux souterraines sont quasi inexistantes dans notre région. Nous avons juste des puits, creusés au voisinage du fleuve. Ils sont principalement alimentés par le barrage Mansour Eddahbi.
Ces puits, dont le niveau reste tributaire du volume des précipitations, sont en plus trop sollicités par une consommation de plus en plus importante. En plus, ils sont loin de constituer une solution de fond à ce problème.
Nous attendons donc que l’ensemble de la province soit lié au barrage Tiouine, inauguré par Sa Majesté le Roi, dans la province d’Ouarzazate. Ce qui va certainement contribuer à l’essor de cette région. Quant à l’eau d’irrigation, il y a le barrage Mansour Eddahbi. Mais nous avons besoin d’experts, autour d’une table ronde, pour se concerter et élaborer une stratégie à long terme, avec la participation de la population.
et du développement local de Zagora, sans une mobilisation
collective, le processus de désertification ira
en s'intensifiant.
Entretien.
Libé : Le 2ème Forum international des oasis et du développement local vient de prendre fin à Zagora. Quelles sont vos attentes à ce propos?
Jaouad Naciri : Il est temps que les différents acteurs concernés par le développement et la promotion des oasis, se réunissent pour élaborer une stratégie commune, visant à favoriser l’essor de ces oasis. Sinon, on assistera à une dégradation inéluctable de ces milieux naturels, à cause des effets néfastes de la nature, et aussi des dégâts causés par l’Homme.
Nous restons persuadés, pour notre part, que les oasis où nous vivons ont énormément de potentialités. Et nous sommes appelés à en tirer le meilleur rendement, au profit des populations locales. Cela conduirait à créer une dynamique économique au niveau de la région. Je dirais même que les oasis ont un rôle à jouer dans l’économie nationale. Par conséquent, on doit dépasser la fameuse dichotomie « Maroc utile/Maroc inutile ». Car certaines régions ont été plus ou moins exclues, par le passé, des différents plans étatiques de développement.
Et elles n’ont pas pu disposer, dans ce contexte, des infrastructures nécessaires. Le manque se faisait donc sentir à différents niveaux. Mais actuellement, suite aux Hautes instructions de Sa Majesté le Roi, les oasis font l’objet d’un réel intérêt. La création de l’Andoza (Agence nationale pour le développement des zones oasiennes et de l’arganier) s’inscrit d’ailleurs dans ce cadre. Ainsi que les rencontres entre les différents intervenants qui devraient conduire à une solidarité agissante, pour un véritable épanouissement des oasis. D’où l’idée de ce forum, qui est actuellement à sa deuxième édition.
Nous le pensons comme un espace de rencontre et un lieu de réflexion, pour l’élaboration d’une stratégie commune. Sans cette mobilisation collective, le processus de désertification ira en s’intensifiant, ce qui finirait par contraindre la population à émigrer sous d’autres cieux.
Quelles ont été les principales réalisations, dans ce domaine, depuis la première édition de ce forum ?
Comme chacun le sait, Sa Majesté le Roi a ordonné la création de l’Andoza, ce qui prouve l’intérêt porté aux oasis dans la plus haute sphère de l’Etat. Nous devrions donc être à la hauteur de cette sollicitude. Chacun d’entre nous est appelé à contribuer à la promotion des zones oasiennes.
Un effort des plus louables a certes été fait, durant la période précédente. Que ce soit au niveau de l’électrisation ou de l’approvisionnement en eau potable, ou encore de la mise en place de certaines infrastructures. En plus de la réalisation d’un bon nombre de projets. Mais j’insiste encore une fois sur la nécessité vitale de réunir régulièrement les principaux acteurs autour d’une table, afin de dresser un état des lieux. Pour savoir qui fait quoi et permettre à chacun d’assumer pleinement son rôle.
Quels sont les principaux obstacles au développement durable des oasis ?
Il est bien évident que l’oasis constitue un système précaire, vulnérable aux facteurs agressifs de l’environnement. Au premier plan de ces facteurs, il y a la désertification. Citons aussi les maladies qui guettent les dattiers, sans parler du problème d’approvisionnement en eau. Et puis, il faut bien avouer que ces régions ont longtemps été délaissées. Et c’est ainsi qu’elles n’ont pas pu bénéficier des différents programmes nationaux de développement. Cela s’est répercuté négativement sur le secteur agricole dans toute la région. Sachant que ce secteur est le véritable moteur de l’économie. Je voudrais aussi évoquer ‘un autre problème tout aussi important: l’ensemble de ces oasis se situe aux confins du Maroc, près des frontières avec l’Algérie. Coupées pour ainsi dire du reste du pays. Il faudra donc construire des routes qui relient ces régions au reste du Royaume. Depuis Oujda par exemple, jusqu’à Tata si possible.
Il y a un enjeu majeur dans cette région: les ressources en eau.
En ce qui concerne l’eau potable, le manque commence à se faire sentir ici à Zagora. Il est vrai que l’ONEP procède à des investissements, mais le problème est que les eaux souterraines sont quasi inexistantes dans notre région. Nous avons juste des puits, creusés au voisinage du fleuve. Ils sont principalement alimentés par le barrage Mansour Eddahbi.
Ces puits, dont le niveau reste tributaire du volume des précipitations, sont en plus trop sollicités par une consommation de plus en plus importante. En plus, ils sont loin de constituer une solution de fond à ce problème.
Nous attendons donc que l’ensemble de la province soit lié au barrage Tiouine, inauguré par Sa Majesté le Roi, dans la province d’Ouarzazate. Ce qui va certainement contribuer à l’essor de cette région. Quant à l’eau d’irrigation, il y a le barrage Mansour Eddahbi. Mais nous avons besoin d’experts, autour d’une table ronde, pour se concerter et élaborer une stratégie à long terme, avec la participation de la population.