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La France m’est étrangère aujourd’hui, elle est inscrite malgré moi dans mon passé, un point c’est tout. Je me suis cependant approprié l’expression en français comme outil dépouillé de tout ce qui serait forcément ses attributs culturels. Je ne sens en moi aucune sympathie, aucune complicité d’aucune sorte, qui pût me revendiquer comme francophone. Au contraire, je sens la distance se creuser entre moi et cet univers plein d’illusions et de représentations caduques. J’écris avec une langue aujourd’hui étrangère, pleinement étrangère, totalement étrangère, le français.
Tout mon questionnement, tout mon recul, toute ma problématique naissent de ma culture, des défis qui se profilent à ma nation, à la sphère culturelle à laquelle j’appartiens par mon vécu, par mes aspirations. Je n’écris en français ni parce que j’aime cette langue ni parce que j’écris pour le public de son pays.
Je veux prétendre écrire pour les miens, pour mon fils, pour mon frère, pour mon ami(e), pour mon peuple, traiter de leurs soucis et de leurs inquiétudes. J’entends interpeller ma culture dans une langue qui n’est pas la sienne mais dans sa sensibilité à elle, et que la Francophonie ne recèle pas, qui vit quant à elle dans un monde en train de s’écrouler. Mes références et mes sources sont bien celles de ma culture, c’est ce qui enrichit mes propos et rend pertinentes les perspectives de ma recherche. Je n’écris pas pour plaire aux médias occidentaux mais pour me remettre moi-même courageusement en question, dans ce que j’ai de sacré ou de profane, dans ce qui relève de ma société civile ou de l’autorité qui en détient le commandement.
La langue chez moi, comme alchimie de lettres d’alphabet, est passée au second plan, elle n’est réellement plus qu’un outil, un simple outil, c’est ma culture qui l’habite maintenant, qui se l’est appropriée, qui l’a nationalisée en la débarrassant de ses relents européocentristes. Ma culture seule hante mon univers d’auteur, elle est ma lanterne et mon horizon, elle seule m’importe et rien d’autre.