
La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, également chargée des négociations avec les Palestiniens, a aussitôt minimisé l'impact de cette décision au lendemain d'une rencontre à Rome avec le secrétaire d'Etat américain John Kerry.
"J'ai été informée de l'annonce (sur Beit El) en sortant de la réunion (avec John Kerry), j'ai vérifié (...) et nous avons immédiatement informé les Américains. Il n'y a pas lieu d'en faire un drame ou de se laisser aller à la colère", a affirmé Mme Livni à la radio militaire.
"Ils (les Américains) ont écouté, ils ont compris et ils n'ont pas réagi", a ajouté Mme Livni.
Selon elle, la construction des 296 logements dans la colonie de Beit El, près de Ramallah, en Cisjordanie occupée, résulte d'un accord intervenu en juin 2012 avec des colons qui s'étaient installés sans autorisation dans un quartier de Beit El.
Ces colons avaient accepté de quitter les lieux sans violence en échange de la promesse de construire quelque 300 logements pour eux.
L'Autorité palestinienne a réagi en accusant Israël de "saboter" les efforts américains pour relancer le processus de paix".
"Nous condamnons cette nouvelle décision qui est une preuve que le gouvernement israélien veut saboter et ruiner les efforts de l'administration américaine pour relancer le processus de paix", a déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat.
L'annonce sur Beit El intervient quelques jours après des informations de médias et d'une ONG israélienne selon lesquelles le Premier ministre Benjamin Netanyahu a suspendu les appels d'offres pour de nouveaux logements dans les colonies afin de donner une chance aux Etats-Unis de relancer des négociations avec les Palestiniens.
La Paix Maintenant, une ONG israélienne opposée à la colonisation, a dénoncé ce projet de construction à Beit El.
"Cette initiative prouve que Netanyahu trompe tout le monde. D'un côté, il laisse croire qu'il freine la colonisation et de l'autre il autorise le lancement d'un énorme projet de construction", a affirmé à l'AFP Hagit Ofran, de La Paix Maintenant.
Interrogée sur les discussions menées par John Kerry pour relancer les négociations de paix, Mme Livni s'est montrée circonspecte.