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“I rak, destruction d’une nation”, série documentaire à laquelle France 5 consacre une soirée spéciale dimanche, offre une reconstitution minutieuse et haletante de l’enchainement des événements historiques et de l’enchevêtrement des responsabilités de ceux qui ont plongé tout un pays dans le chaos. Ce documentaire en quatre épisodes de 52 minutes, qui sera disponible pendant 60 jours sur France.tv, a nécessité plus de 3 ans de travail à son réalisateur Jean-Pierre Canet, ancien rédacteur en chef d’”Envoyé spécial”, et à son équipe, pour remonter 40 ans d’histoire, du début de la guerre IranIrak à Daech
Une démarche issue d’un constat : trente ans après la Guerre du Golfe, “je pense que nous n’en sommes qu’au début de la compréhension globale” de l’histoire récente de l’Irak, explique le réalisateur à l’AFP. D’où le besoin de raconter par le menu cette succession d’événements dont les ressorts complexes se sont brouillés au fil du temps. “On est tous dans une vision du monde très « court termiste »”, dans laquelle le temps s’est accéléré et la mémoire se dilue rapidement, ajoute-t-il. Il explique avoir voulu par ce travail montrer comment “des décisions politiques peuvent avoir des répercussions sur des décennies” et rappeler que “faire la guerre ou ne pas la faire, ça a des conséquences” sur les peuples, quelle que soit l’intention affichée ou réelle de ceux qui la déclenchent. Le documentaire se dévore comme un thriller politique, bien qu’on en connaisse dès le départ le dénouement, et mêle un florilège d’images d’archives, d’impressionnantes vues de Mossoul totalement dévastée, filmées par drones, et des témoignages inédits de personnalités de premier plan, qui ont contribué ou au contraire tenté d’enrayer cette descente aux enfers
Il s’agit entre autre de responsables américains (John Bolton, Paul Bremer, David Petraeus...), irakiens (Nouri Al Maliki, Massoud Barzani...) ou français (François Hollande, Bruno Le Maire, Roland Dumas, Jean-Pierre Chevènement...). Le film emprunte aux codes narratifs et aux techniques développées par des grands noms du documentaire historique, comme l’Américain Ken Burns, spécialiste des grandes fresques historiques pour la chaîne américaine PBS (“The Vietnam war”, “The Civil war”...), ou le producteur britannique Brian Lapping (“Yougoslavie, suicide d’une nation européenne”). Il commence par un rappel des liens profonds noués autrefois entre l’Irak et la France autour d’un triptyque explosif (pétrole, nucléaire et armement), avant que Saddam Hussein ne devienne le paria de l’Occident. La prise du pouvoir par Saddam et ses méthodes sanguinaires pour le garder marquent le début d’une longue spirale destructive, mais le documentaire montre aussi les conséquences désastreuses de l’embargo international mis en place dans les années 90, et met en lumière l’impréparation et les mensonges des dirigeants américains qui déclenchent des guerres sans avoir réfléchi aux répercussions. “Saddam Hussein était un tyran et il a été le premier responsable de la destruction de l’Irak, mais lui mettre une fessée militaire a choqué toute une partie de la rue arabe”, résume Jean-Pierre Canet. “On n’a pas assez questionné le rôle de l’importance de l’invasion américaine de 2003” dans les événements qui ont suivi et qui ont conduit à un effondrement de l’armée irakienne parallèlement à la montée en puissance de Daech, ajoute-t-il. Il pointe aussi les dégâts des “vérités alternatives”, bien avant l’ère Trump, lorsque les EtatsUnis accusent l’Irak de détenir des armes de destruction massives, jamais retrouvées.
Comme en écho à la première Guerre du Golfe, lorsque la propagande américaine promouvait l’idée d’une “guerre propre” et le Koweït accusait faussement l’armée irakienne d’avoir volé des couveuses et laissé mourir les bébés qu’elles abritaient.
Une démarche issue d’un constat : trente ans après la Guerre du Golfe, “je pense que nous n’en sommes qu’au début de la compréhension globale” de l’histoire récente de l’Irak, explique le réalisateur à l’AFP. D’où le besoin de raconter par le menu cette succession d’événements dont les ressorts complexes se sont brouillés au fil du temps. “On est tous dans une vision du monde très « court termiste »”, dans laquelle le temps s’est accéléré et la mémoire se dilue rapidement, ajoute-t-il. Il explique avoir voulu par ce travail montrer comment “des décisions politiques peuvent avoir des répercussions sur des décennies” et rappeler que “faire la guerre ou ne pas la faire, ça a des conséquences” sur les peuples, quelle que soit l’intention affichée ou réelle de ceux qui la déclenchent. Le documentaire se dévore comme un thriller politique, bien qu’on en connaisse dès le départ le dénouement, et mêle un florilège d’images d’archives, d’impressionnantes vues de Mossoul totalement dévastée, filmées par drones, et des témoignages inédits de personnalités de premier plan, qui ont contribué ou au contraire tenté d’enrayer cette descente aux enfers
Il s’agit entre autre de responsables américains (John Bolton, Paul Bremer, David Petraeus...), irakiens (Nouri Al Maliki, Massoud Barzani...) ou français (François Hollande, Bruno Le Maire, Roland Dumas, Jean-Pierre Chevènement...). Le film emprunte aux codes narratifs et aux techniques développées par des grands noms du documentaire historique, comme l’Américain Ken Burns, spécialiste des grandes fresques historiques pour la chaîne américaine PBS (“The Vietnam war”, “The Civil war”...), ou le producteur britannique Brian Lapping (“Yougoslavie, suicide d’une nation européenne”). Il commence par un rappel des liens profonds noués autrefois entre l’Irak et la France autour d’un triptyque explosif (pétrole, nucléaire et armement), avant que Saddam Hussein ne devienne le paria de l’Occident. La prise du pouvoir par Saddam et ses méthodes sanguinaires pour le garder marquent le début d’une longue spirale destructive, mais le documentaire montre aussi les conséquences désastreuses de l’embargo international mis en place dans les années 90, et met en lumière l’impréparation et les mensonges des dirigeants américains qui déclenchent des guerres sans avoir réfléchi aux répercussions. “Saddam Hussein était un tyran et il a été le premier responsable de la destruction de l’Irak, mais lui mettre une fessée militaire a choqué toute une partie de la rue arabe”, résume Jean-Pierre Canet. “On n’a pas assez questionné le rôle de l’importance de l’invasion américaine de 2003” dans les événements qui ont suivi et qui ont conduit à un effondrement de l’armée irakienne parallèlement à la montée en puissance de Daech, ajoute-t-il. Il pointe aussi les dégâts des “vérités alternatives”, bien avant l’ère Trump, lorsque les EtatsUnis accusent l’Irak de détenir des armes de destruction massives, jamais retrouvées.
Comme en écho à la première Guerre du Golfe, lorsque la propagande américaine promouvait l’idée d’une “guerre propre” et le Koweït accusait faussement l’armée irakienne d’avoir volé des couveuses et laissé mourir les bébés qu’elles abritaient.